Pour cette 15ème édition, le Festival Lumière a décidé de récompenser le réalisateur allemand Wim Wenders du prestigieux Prix Lumière. L'un des plus grands réalisateurs européen. Rencontre avec cet amoureux de l'image.
Après Tim Burton l’an dernier, c’est au tour du réalisateur allemand Wim Wenders d’être récompensé par le Prix du festival Lumière. Rendez-vous incontournable des cinéphiles depuis 15 ans à Lyon, ville qui a vu naître ce 7eme art.
Il y a 32 ans, Wim Wenders fut l’un des premiers cinéastes invités par l'Institut Lumière. Cette année, il présente deux nouvelles œuvres : Anselm-le Bruit du temps et Perfect Days.
Que représente ce prix pour vous ?
Lumière c’est l’essence même du cinéma. Les frères Lumières, je les ai toujours bien aimés parce que bien qu’ils étaient des documentaristes, ils ont sans le vouloir peut-être fait des films de fiction. Et donc c’est un prix très symbolique.
J’ai même pu faire à un moment donné un petit film avec leur cinématographe, leur petit appareil de merveille qui était en bois en plus. Ils avaient le trac quand je l’ai fait parce qu’ils avaient seulement un bout de fil.
Est-ce que vous direz que Paris Texas et Les ailes du désir ont changé votre vie ?
D’une drôle de manière, ils ont changé ma vie de cinéaste. C’était aussi un peu un poids d’avoir du succès. Il y a beaucoup de gens qui attendent qu’on continue de faire ce qu’on leur a montré ou quelque chose comme ça.
Et quelque chose comme ça, c’est l’ennemi du cinéma. C’est la recette pour l’échec. Le cinéma n’est pas une forme qui s'applique à tout. Il faut trouver cette forme. Il faut l’inventer. Et le cinéma a la grande capacité de se réinventer avec chaque film.
Tout au long de votre carrière, vous vous êtes beaucoup intéressé au voyage, à l’errance, à la solitude. Qu’est-ce qui vous a poussé à explorer ces thématiques-là ?
Pouvoir être seul ça m’a appris à pouvoir être aussi avec des gens. C’est un truc énorme dans le cinéma, l’idée de la solitude ou de représenter l’idée de la solitude avec une connotation positive.
Durant votre carrière vous avez réalisé de nombreux documentaires comme celui sur Pina Bausch, le Buena Vista Social Club ou celui sur Anselm Kiefer qui sort cette semaine. Pourquoi vous vous êtes toujours intéressé aux autres artistes ?
Il y a des artistes, je ne sais pas comment ils font, je ne sais pas quel est leur secret, leur forme d’invention et de réinvention. Je trouve que c’est une grande aventure que de découvrir leur langage.
Dans quel état est le cinéma aujourd'hui ?
Il est dans son état normal qui est de crise (ires). Mais comme toute l’humanité vit une grande crise, je suis sûr que le cinéma sera de nouveau moteur de consolation. Le désir de raconter des histoires et de vivre des histoires, on en aura toujours besoin. Le cinéma va survivre.
Le Wim Wenders photographe est aussi mis à l’honneur à travers trois expositions dont l’une inédite. Cet amoureux de l’image donnera une master class au théâtre des Célestins ce vendredi 20 octobre avant la remise de son prix à la Cité Internationale.