Le 21 juin 1943, Jean Moulin, l'unificateur de la Résistance était arrêté à Caluire par la Gestapo, puis incarcéré à la prison de Montluc. Il lui restait alors deux semaines à vivre. Ce lundi 8 mai 2023, Emmanuel Macron est à Lyon pour lui rendre hommage.
Ce 8 mai est le jour de commémoration de la signature de l'armistice mettant fin à la Seconde Guerre mondiale en 1945. En cette année 2023, le président de la République, Emmanuel Macron, est à Lyon pour un hommage spécifique au mouvement de la Résistance française. Et notamment, à l'un de ses chefs de file : Jean Moulin qui fût arrêté, il y a 80 ans, à Caluire-et-Cuire par la Gestapo.
Conseil National de la Résistance
Il est devenu l'emblème d'une certaine idée de la République. À Lyon, Jean Moulin n'aura vécu que 18 mois. 18 mois qui ont changé l'Histoire.
On l'appelait Rex. Jean Moulin arrive en zone sud en janvier 42, missionné par le général de Gaulle, pour unifier les trois grands mouvements de la Résistance.
De planque en planque, la vie d'un homme traqué
Rapidement son adresse à Perrache n'est plus sûre, il loue un appartement au 2 place Raspail sous le nom de Joseph Marchand. L'immeuble a deux sorties. Dans tous les lieux qu'il fréquente, il faut s'assurer qu'une échappatoire est possible.
Des petites mains prêtent une boîte aux lettres. Des agents de liaison décryptent des messages. Des sympathisants mettent à disposition un appartement pour une réunion. Rue Victor Hugo, Jean Moulin a un bureau pour travailler, c'est aussi le siège de l'état-major de l'armée secrète, dirigée par le général Delestraint.
L'unificateur de la Résistance
En mai 43, Jean Moulin réussit, en dépit des difficultés, à créer le Conseil National de la Résistance : il unifie sur toute la France, les réseaux, les syndicats et les partis politiques résistants. Une étape cruciale.
Le 21 juin à Caluire, dans la maison du docteur Dugoujon, une réunion est organisée pour remplacer le chef de l’armée secrète arrêté à Paris. Peu après l’arrivée de Jean Moulin, des hommes en arme débarquent. À leur tête, Klaus Barbie. Sept résistants sont embarqués, la Gestapo vient de faire main-basse sur la tête de la Résistance intérieure française, mais ignore l’identité de son chef.
Les prisonniers sont incarcérés à Montluc, Jean Moulin est affecté à la cellule 130. Pendant plusieurs jours, il est atrocement torturé par Klaus Barbie, dans les caves de la Gestapo. Il meurt le 8 juillet 1943 dans le train qui le déporte en Allemagne sans avoir livré aucun secret.
Ce lundi 8 mai 2023, le président de la République, en visite au Mémorial national de la prison de Montluc, va rendre hommage à ses héros et membres de la Résistance française.