Célèbre peintre verrier lyonnais, les vitraux de Lucien Bégule sont présents aujourd'hui encore dans de nombreuses églises et habitations de Lyon. Lucien Bégule a remporté deux médailles lors des Expositions universelles de Paris de 1889 et 1900.

Les églises de Saint-Nizier, Saint-Irénée de la Rédemption, la basilique de Fourvière et la cathédrale Saint-Jean abritent des œuvres sacrées de Lucien Bégule, célèbre peintre verrier lyonnais du 19ᵉ siècle. Il est également l'auteur de nombreuses œuvres profanes, commandées par des particuliers.

Scènes vivantes

"L'enfant avec l'écharpe verte, je suis persuadé que c'est Émile, mon grand-père, qui a été dessiné par son père Lucien sur ce vitrail. Il lui fallait un modèle", raconte Thierry Wagner, le descendant de l'artiste.

"Lucien Bégule était peintre sur verre. La peinture est appliquée sur le verre et recuite pour s'intégrer au verre support. Ça donne cette luminosité qui est incroyable chez Bégule. C'est la typicité Bégule d'avoir à la fois la lumière et la transparence," explique-t-il en décrivant ce vitrail de l'église Saint-Nizier de Lyon datant de 1894."C'est un tableau. Ici, c'est la vie qu'il représente. C'est un tableau de la vie : la distribution aux pauvres par la confrérie de la Trinité. C'est quelque chose de vivant, c'est ce qui fait la typicité de ce vitrail", commente l'arrière-petit-fils de l'artiste. La scène foisonne de détails, de visages, de couleurs... au premier plan, un religieux tenant un panier rempli de pains, les offre aux pauvres, aux enfants nus pieds, et aux mendiants. La scène, une commande, illustre une distribution de pains, le jour de la Sainte Trinité, par les membres d'une confrérie du même nom, sur la place des Jacobins. Au fond de la scène, un paysage de maisons à colombages. 

Art nouveau

Né en 1848, Lucien Bégule développa son activité de peinture sur verre à la fin du XIXe siècle. Formé par les maîtres Jean-Baptiste Chatigny, Pierre Bossan et Pierre Miciol, il fonda les Ateliers de Choulans, spécialisés dans la réalisation de vitraux religieux. Des ateliers installés dans le quartier Saint-Just sur les hauteurs de Lyon.

Parmi ses œuvres les plus remarquables, le vitrail de Saint-Georges terrassant le dragon. Une œuvre, loin des canons académiques et esthétiques des scènes religieuses. Ce vitrail n'est pas une commande. C'est le fruit de la collaboration entre Lucien Bégule et Eugène Grasset, peintre et décorateur, considéré comme un précurseur de l’Art Nouveau. "C'est le seul vitrail où on a les deux signatures", explique Thierry Wagner. L'œuvre a été primée lors de l’Exposition universelle de 1889. 

Ce vitrail est aujourd'hui exposé au musée des Beaux-arts de Lyon. C'est la famille de l'artiste qui en a fait don au musée dans les années 20. Malgré son thème religieux, ce chef-d’œuvre exécuté sans commanditaire est considéré par Lucien Bégule comme un vitrail civil.

C'est un légionnaire romain qui arrive dans une ville où un dragon terrorise tout le monde. Le gentilhomme sur son cheval terrasse le dragon pour sauver la belle princesse. Ce n'est pas un vitrail religieux, c'est une histoire romantique en fait.

Thierry Wagner

Descendant de l'artiste

Vitraux profanes : des œuvres rares

Une autre de ses œuvres a également été récompensée : il s'agit du vitrail représentant la poétesse Louise Labé. Acquise par le musée Gadagne, cette pièce majeure a été primée lors de l'Exposition universelle de 1900.

L'artiste a aussi réalisé de nombreux autres vitraux profanes. Dès 1890, les commandes des particuliers affluent, notamment des industriels de la région. "Il a des commandes venant des grandes familles lyonnaises, pour des maisons, des châteaux et des appartements", rapporte Thierry Wagner.

"À partir de 1895, beaucoup de vitraux profanes sortiront des ateliers. Mais rares sont les vitraux profanes à Lyon qui sont visibles", regrette l'arrière-petit-fils de l'artiste. Ce n'est pas le cas du plafond de la salle des délibérations de la préfecture du Rhône. Ce vitrail dit du Lyonnais et du Beaujolais met en scène des figures allégoriques des départements rhodaniens : la soie et la vigne.

Est également visible le vitrail situé dans l'allée du 23 cours de la Liberté, à Lyon. Ce dernier, datant de 1898 et signé, représente une jeune femme d'après une estampe d'Eugène Grasset.

Le succès des œuvres de Bégule s'explique selon lui : "Il y a toujours une immense qualité, une transparence de la peinture sur verre chez Bégule. Cette qualité a fait sa renommée. Il était déjà reconnu par ses pairs. Aujourd'hui, il est reconnu universellement comme ayant participé au renouveau du vitrail en France, à la fin du 19ᵉ siècle".

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Intervenant : Thierry Wagner, arrière-petit-fils de Lucien Bégule. Plafond du Conseil départemental, Crédit : Conservation des Vitraux Bégule Equipe : F.Bouyablane, S.Allec et J.Le Garroy ©France Télévisions

En mai dernier, la Ville de Lyon et l’Association pour la conservation des vitraux Bégule ont inauguré une allée en hommage à Lucien Bégule qui s'est éteint en 1935. Elle est située sur le cours Charlemagne, dans le 2ᵉ arrondissement.

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