VIDEOS. Concours d'éloquence à Lyon : les étudiants face aux défis de l'art oratoire

Chaque année, des étudiants de Lyon 2 sont sélectionnés pour participer au concours d'éloquence organisé par leur université. Leur défi : maîtriser l'art oratoire, seuls face au public.

Derniers instants avant de monter sur scène. Ce soir-là, Prune et les autres étudiants sélectionnés par l'université Lyon 2 s'apprêtent à s'exprimer devant près de 400 personnes. Avant d'arriver là, ils se sont préparés pendant près d'un an. Un long parcours, face à leurs peurs, leurs hésitations, leurs doutes, au service de l'art oratoire. 

Des peurs et des doutes

En se lançant dans l'aventure, Prune, étudiante en Licence de Psychologie à Lyon 2, veut gagner en confiance : "l'éloquence, elle est partout. En public, pour les oraux, dans un débat de famille... Je peux la maîtriser, mais dès qu’on rentre dans des débats sensibles, je vais plutôt me taire. Parce que dans ma tête c’est clair, mais l’exprimer c’est autre chose..." 

De son côté, Jordan, étudiant en Arts du spectacle, lutte contre son naturel réservé : "j’ai un gros problème à l’oral, je suis très timide. Je n’arrive pas à m’exprimer facilement : je peux parler très vite, et parfois je peux bégayer, donc ça va être compliqué" .

Pour Mathis, étudiant en Droit, le problème est presque opposé : il parle trop ! "J'ai toujours aimé parler mais je peux ne pas m’arrêter ! Quand il faut donner une info précise, dans un moment donné, parfois je me perds. Alors les gens se perdent aussi..." 

Chacun d'entre eux devra se confronter à ses difficultés, ses faiblesses, et ses doutes, pour convaincre sur scène.

 

 

Ateliers de préparation

Tous les mardis soir, Prune, Jordan et les autres se retrouvent avec les autres candidats lors d’ateliers de préparation au concours. Avec une chanteuse, ils apprennent à poser leur voix. Avec un avocat, ils travaillent l'argumentation, puis se frottent à l'improvisation.

En atelier "plaidoirie", ils enfilent la robe d'avocat, au sens propre comme au sens figuré. Ils doivent défendre un sujet tiré au hasard, comme l'intérêt de la chasse, ou la légalisation du cannabis... 

Au fur et à mesure, chacun se distingue par son style, son altitude, son caractère. Certains butent sur des mots, d'autres sont à l'aise, comme Mathis, qu'on ne parvient plus à arrêter. Ateliers après ateliers, des liens se créent entre les candidats. Mais la compétition va reprendre ses droits...

 

Parler en public

Après les premières sélections, ils étaient 27. À l’issue des demi-finales, ils ne seront plus que 10. Pour cette étape, c'est devant un public composé de leurs proches que les candidats vont s'exprimer. Chacun a préparé un texte à partir d’une citation sur un thème imposé : le voyage.

Parmi les cinq citations proposées par le jury, Jordan a choisi celle de Céline Dion : "j'irai où tu iras, mon pays sera toi." Son texte est juste, ponctué d'humour et de poésie. Jordan s'exprime sans faute, et surprend par son originalité : il s'autorise même de courtes vocalises de la chanson... Le jury apprécie : il est qualifié ! Prune et Mathis rejoignent Jordan dans le groupe des candidats retenus pour la finale... 

La finale

Grâce au chemin parcouru, tous les candidats semblent avoir gagné en confiance en eux. À l'heure de la finale, ils s'affronteront en trois manches éliminatoires.

Dans la première manche, les candidats s'appuient sur le texte qu'ils ont rédigé autour du voyage. Tour à tour, certains se démarquent par leur plume, d'autres, par leur présence sur scène. Jordan interprète parfaitement son texte, mais cette fois, il n'est pas retenu pour la deuxième manche. D'autres ont la préférence du jury, comme Prune et Mathis, qui font partie des quatre sélectionnés.

Pour l'étape suivante, la plus difficile, chacun devra improviser à partir d'une nouvelle citation. Pour le public, le concours prend des allures de spectacle. Prune doit défendre une idée : "voyager sans boussole".

En improvisant, Prune perd parfois le fil de son propos : "pour moi, voyager sans boussole, c'est faire place à son intuition... Ma boussole, c'est moi, c'est Prune. Et on comprend que je ne sais pas où je veux aller..." Prune se rattrape avec humour, mais elle n'est pas qualifiée pour la dernière étape. La dernière manche verra s'affronter deux finalistes : Mathis, face à Diarietou...

 

 Gagner le concours

Les deux finalistes vont s’exprimer une dernière fois sur scène, pendant 5 minutes, dans un texte libre. Diarietou commence. Elle s'exprime sur le pouvoir de la parole, avec des mots choisis : "certains m'ont dit : l'éloquence, c'est parler pour ne rien dire. Je ne crois pas une parole qui ne vaut rien, mais à l’inverse je crois que rien ne vaut une parole ! L’éloquence, c’est une manière de réveiller le monde."

À l’opposé, Mathis n'a rien préparé. "Je ne pensais pas arriver jusque-là", affirme-t-il. Mais il ne semble pas inquiet. Au contraire, il l'a déjà démontré : c'est dans l'improvisation qu'il est le plus fort. Il choisit de se confier : "je parle tout le temps. Tout seul. Des heures. Quand j'étais au collège, je mettais des écouteurs pour être comme au téléphone. Mais il n'y avait personne au bout du fil. Je parlais au téléphone... Sans le téléphone ! Et aujourd'hui, ce concours, fais que je parle à un public..."  

Après un match serré, les confidences et l'humour de Mathis emportent le choix du jury. Il a gagné le concours, mais tous les autres ont gagné en confiance en eux, en capacités oratoires, et ont partagé une aventure... Plus grande que l'éloquence. 

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