Une plaque du souvenir au 112 rue Anatole France. Une cérémonie s'est déroulée le 28 février quartier Gratte-Ciel, à Villeurbanne. Elle rendait hommage à deux familles juives victimes de la barbarie nazie. Une plaque a été dévoilée pour que les familles Rubin et Ast ne tombent pas dans l'oubli.
Durant la seconde guerre mondiale, les familles Rubin et Ast, deux familles juives venues de la Marne, avaient trouvé réfugie en zone libre à Villeurbanne. Ils vivaient dans un immeuble du quartier des Gratte-Ciel, jusqu'au 21 septembre 1943. Comme des dizaines d'autres familles, les Rubin et les Ast ont été dénoncés par un courrier. La concierge d'un immeuble voisin avait écrit à la préfecture.
Les neuf membres de ces deux familles, adultes et enfants, ont été arrêtés par la Gestapo, transférés au camp de Drancy. Ils ont été déportés vers Auschwitz. Seul un d'entre eux a survécu à la déportation.
La mémoire de ces deux familles réfugiées à Villeurbanne a été sauvegardée grâce au long travail d'élèves de 3e et de Christèle Lomer Brehier, leur professeur de lettres du collège Victor Duruy, à Châlons-en-Champagne. Depuis trois ans, ces collégiens ont mené l'enquête pour reconstituer le parcours tragique de Solange Ast, née en 1925 et de ses proches. Pourquoi se sont-ils intéressés au destin de la jeune fille? Solange Ast a vécu jusqu'en 1942 à Châlons-en-Champagne et avait été scolarisée dans leur établissement, autrefois une école de jeunes filles. Solange et son petite frère Marc, âgé de 9 ans, étaient absents du domicile de la rue Anatole-France le jour de l’arrestation de leur famille. Ils ont été arrêtés le lendemain et ont subi le même sort.
Solange est morte à Auschwitz, après avoir subi des expériences médicales. On ignore la date précise de son décès. Mais grâce au travail de ces collégiens, son histoire ne sera pas oubliée. Une plaque a été dévoilée jeudi 28 février sur la façade de l'ancien domicile des deux familles déportées, au 112 rue Anatole France. Une cérémonie en présence d'Alain Rubin, un des rares descendants de ces disparus. De nombreux élèves du collège Victor-Duruy avaient fait le déplacement jusqu’à Villeurbanne.