Villeurbanne : toujours aucune sortie de crise dans les cantines

Une assembée générale s'est tenue ce jour à midi au palais du Travail de Villeurbanne. Mais les Atsem n'ont pu se départager : 90 voix pour la poursuite du mouvement, autant contre. Une nouvelle réunion est prévue mardi. Les parents organiseront une marche mercredi à 17 heures.

Les Atsem sont déterminées à rester sur leurs positions. Si les conditions salariales semblent ne plus directement peser sur le conflit (elles ont en effet décroché une augmentation de la ville de 1,2 %, leur assurant au total 40 euros supplémentaires par mois à compter de janvier 2017), le fait que ce coup de pouce municipal soit assorti à l'acceptation d'un préavis de grève de désormais 48 heures ne passe pas. " Ca reste en travers de la gorge des agents, reconnaît Martine Fraïoli, déléguée cgt. Pour eux, c'est une atteinte au droit de grève, ils ont peur d'être doublés comme en 2013."
En somme, c'est ce préavis qui reste au coeur du blocage. Un blocage qui tourne à l'amertume de part et d'autre, où le sentiment de contrainte semble peser doublze alors que l'argument des 48 heures de préavis bénéficie d'une certaine 
légitimité, ne serait-ce que pour prévenir les parents.
Aujourd'hui, tout le monde est à bout. Après bientôt deux mois d'impasse, les deux parties parviendront-elles à passer au-dessus de leurs divergences teintées d'amertume ?
Mardi, une nouvelle assemblée générale est prévue à l'heure du déjeûner. Où en seront les discussions entre le maire et les Atsem ? Jean-Paul Bret avait prévenu : mardi 17 mai, des repas froids seraient servis aux enfants en dépit de la poursuite éventuelle du conflit. Mais le personnel de la cuisine centrale a averti : ils ne veulent à aucun prix casser la grève de leurs collègues Atsem. En conséquence, ils seront en grève mardi prochain. 

Par un communiqué envoyé en milieu d'après-midi, La Ville fait savoir qu'elle "souhaite vivement que le vote permettra cette fois de débloquer une situation qui n’a que trop duré, faute de quoi, elle envisage de retirer l’ensemble de ses propositions.  La Ville est, en effet, arrivée au bout des engagements possibles, dans un contexte budgétaire qui la contraint à réduire ses dépenses, précise le communiqué.
Le dialogue, continu depuis le 22 mars, a abouti à plusieurs avancées permettant d’améliorer les conditions d’exercice des agents de la restauration scolaire et des Atsems, avec la création de 14 postes permanents en 2016 et une hausse de 15% des effectifs de remplacement. Une augmentation du régime indemnitaire de tous les agents de catégorie C a été proposée lors de l’assemblée générale du 9 mai, conditionnée par la levée de la grève et par l’ouverture de négociations pour la signature d’un protocole d’accord instaurant un délai de prévenance en cas de grève. Et ce afin que les familles puissent s’organiser", conclue le communiqué de la ville. 
Afin de manifester leur ras le bol face à cette situation, les parents d'élèves organisent mercredi 18 mai en fin d'après-midi une marche " pour fêter l'anniversaire des deux mois de la grève cantine à Villeurbanne". 


Reportage d'Elisabeth Phily et Sandie Goldstein :