Violences faites aux femmes : des paires de chaussures rouges pour dénoncer les 121 féminicides de 2022

Ce vendredi 25 novembre est la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes. Tôt dans la matinée des militants ont organisé une action, près de l'Hôtel de ville de Lyon. Des chaussures peintes en rouge ont été déposées sur les marches pour dénoncer les féminicides. 121 paires de chaussures pour 121 féminicides en 2022.

Escarpins, ballerines, bottillons, baskets ... Tous maculés de rouge ! Sous les yeux des passants pressés ou indifférents, des dizaines de paires de souliers ont été déposées ce matin sur les marches de la place Pradel par des militantes du collectif "Super Féministe", un groupe militant du Planning familial 69. Il s'agit de dénoncer les violences faîtes aux femmes et les féminicides, toujours d'actualité en 2022 à l'occasion de cette journée du 25 novembre. 

Rendre l'absence visible

Les militantes de Super Féministe ont installé près des chaussures un petit panneau rappelant le nombre de victimes cette année, des femmes tombées sous les coups de leur conjoint : "121, c'est 121 de trop!". Sur d'autres panneaux, on peut lire "Pour que nos vies, ne soient plus classées sans suite", "le patriarcat tue" ou encore "elle le quitte, il la tue". La sensibilisation à la question des violences faites aux femmes passe aussi par des slogans choc.

Le choix du lieu pour mener cette opération de sensibilisation n'est pas anodin. C'est même un symbole fort, à deux pas de l'Hôtel de Ville de Lyon et du commissariat du 1er arrondissement. En 2019, l'opération s'était déroulée sur les marches du palais de justice. Mais pour le collectif, qui entend aussi dénoncer le manque d'action des pouvoirs publics, les années se suivent et se ressemblent. 

Ces chaussures représentent chacune d’elles, chacune des femmes tombées cette année en France.

Collectif "Super féministe"

"Aujourd’hui, 25 novembre, journée internationale pour l’éradication des violences faites aux femmes, nous avons à nouveau choisi à Lyon de rendre visible l’absence de ces femmes", explique "Super Féministe" sur son site. "Nous avons choisi de les placer ici afin d’interpeller la mairie de Lyon et la Police nationale, et à travers elles les pouvoirs publics : vous ne remplissez pas vos missions" ajoute le collectif lyonnais.

Des moyens pour la prévention

"Les violences sont inadmissibles. Ça commence avec des insultes et de la dévalorisation. Ça dure depuis trop longtemps, l'Etat ne protège pas les femmes. Il faut changer de politique" explique Margot, membre du collectif Super Féministe et présente ce matin place Pradel. "On réclame des financements à la hauteur des besoins, notamment pour la prévention", ajoute-t-elle.

Le collectif "Droits des Femmes du Rhône", qui rassemble plus d'une dizaine d'associations, organise une grande manifestation samedi 26 novembre à Lyon. Le rendez-vous est fixé en début d'après-midi, à 14 heures, place Bellecour. Les membres de "Super Féministe" seront du nombre.

Die-in pour dénoncer les défaillances de l'Etat

De son côté, ce vendredi soir, à partir de 19 heures, le collectif "Nous Toutes" organise un "die-in" devant le palais de justice de Lyon. Une autre action symbolique, cette fois devant les 24 colonnes, pour mettre en lumière les défaillances de la justice dans la prise en charge des affaires de féminicides. Lors de cette action, chaque militante représentant une victime, s'allongera au sol, à l'appel du prénom de la femme décédée

Dans un communiqué, le collectif demande aussi le déblocage d'argent pour "financer des politiques publiques de lutte contre les violences sexistes et sexuelles".