Violences sexuelles à l'ENS de Lyon : le rapport d'enquête épingle la présidence

Une enquête sur des violences sexuelles et sexistes au sein de l'École normale supérieure (ENS) de Lyon, diligentée au printemps par le ministère, a conclu que la présidence de l'établissement "n'avait pas suffisamment pris la mesure du problème".

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"Nous sommes résolument mobilisés pour poursuivre les démarches de prévention et de lutte" contre ces violences, a réagi jeudi la présidence de l'ENS, après la publication mercredi 27 octobre, d'une synthèse du rapport d'enquête par le ministère de l'Enseignement supérieur et de la recherche.

L'enquête menée par l'Inspection générale de l'éducation, du sport et de la recherche (IGESR), à la suite de révélations dans la presse, a permis de reconstituer "une liste anonymisée de 27 situations de violences sexuelles et sexistes, dont la première remonte à 2017". Les victimes sont des étudiantes, à l'exception d'un cas.

Neuf cas "relèveraient de la qualification de viol", indique la synthèse du rapport en précisant que les victimes sont des étudiantes, à l'exception d'un cas masculin. "Les personnes mises en cause sont pour la moitié d'entre elles des étudiants.
Pour l'autre moitié, il s'agit de cinq enseignants (ENS ou hors ENS), de cinq autres
personnels de l'ENS, de quatre personnes extérieures ou non identifiées", ajoutent
les inspecteurs.

La présidence de l'ENS n'était informée que de 15 de ces situations et "hormis une situation très récente, sur les 14 situations traitées par la présidence, une seule a donné lieu à une procédure disciplinaire", relèvent-ils. "Toutes les autres sont demeurées sans décision formalisée de la part de l'ENS."

Selon le rapport d'enquête, "le manque de cohérence dans le traitement des situations, le peu d'empressement à agir, a conduit à une impossibilité de clôturer les instructions" et "a contribué à construire un sentiment d'incertitude, de peur et de défiance qui s'est installé chez les victimes présumées et a entretenu un climat social délétère".


En 2017, une commission égalité et des groupes de travail avaient vu le jour au sein de l'école pour accompagner les victimes. Mais le dispositif a fait long feu "dans un climat de tension".
Les inspecteurs ont relevé, lors de leur mission, qu'"une nouvelle démarche" de
lutte contre les violences sexuelles et sexistes était à l'oeuvre dans l'établissement.
Elle reste cependant "perfectible" : sept recommandations sont adressées en ce sens.
"Nous nous saisirons des recommandations émises par l'Inspection, ainsi que de
celles du plan national du ministère, pour améliorer et faire évoluer notre démarche", a indiqué jeudi 28 octobre, la présidence de l'ENS.

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