Une semaine avant les primaires, des tensions palpables sont apparues au sein de la famille UMP lors du débat télévisé "La Voix est libre" diffusé sur France 3. Les candidats ont défendu leur propre légitimité, donnant l'image de stratégies personnelles, et d'une absence de cohésion.
Une semaine avant le premier tour des primaires de la droite à Lyon, France 3 a voulu offrir l'opportunité aux 5 prétendants à l'investiture de l'UMP de présenter leur nouveau projet pour Lyon. Pour la première fois de son histoire, l'UMP propose en effet aux Lyonnais les 2 et 10 juin de désigner celui qui leur paraît le mieux à même de s'opposer à Gérard Collomb, et d'incarner l'alternance lors des municipales de 2014 .
Les cinq candidats Nora Berra, Myriam Pleynard, Emmanuel Hamelin, Michel Havard et Georges Fenech ont donc pu débattre et échanger une heure complète, en direct, dans le cadre d'un numéro spécial de l'émission "La voix est libre".
On pouvait s'attendre à un débat feutré, chacun ayant à cœur d'estomper les divergences d'analyse pour s'afficher le plus consensuel possible dans la campagne électorale qui débute. Très vite pourtant, Myriam Pleynard a ébranlé l'image d'une famille soudée autour d'un projet fédérateur. Elle a mis en cause sur un ton vif "les éléphants" du parti (UMP) qui, malgré plusieurs mandats d'opposition, ne sont toujours pas connus des Lyonnais. Cette militante peu connue, encartée depuis un an à l'UMP, sans expérience politique particulière, réclame plus de démocratie directe,participative dans la politique lyonnaise.
Le déficit de notoriété a été au coeur du débat, chacun cherchant à défendre sa légitimité et sa prééminence dans le combat politique à venir malgré les échecs passés. Michel Havard a ainsi cherché à convaincre de son assise politique en arguant du soutien des militants du parti et de 19 élus d'opposition municipale. Georges Fenech s'est réclamé de la légitimité du peuple. Il a fait valoir sa dernière réélection comme député de Givors, expliquant à qui voudrait l'entendre qu'il se retirerait dans sa circonscription en cas d'échec aux primaires. Nora Berra a défendu son expérience ministérielle et son statut d'opposante déterminée à la politique de Gérard Collomb, ces derniers mois. Emmanuel Hamelin, enfin a évoqué le travail sur le terrain engagé depuis longtemps comme conseiller municipal.
De fait, chacun s'est efforcé de se positionner en leader incontesté de l'opposition en dépit d'une évidence : une absence de leadership qui conduit précisément à l'organisation de ces primaires. Des tensions palpables sont apparues pendant le débat télévisé, entre invectives et sourires narquois, qui ont donné le sentiment d'une famille divisée, faite de logiques individuelles et de rancœurs contenues. La participation au vote des 2 et 10 juin constitue un test décisif pour l'UMP qui doit encore faire la démonstration de son unité et de sa cohésion avant le début de la campagne électorale.