Vols intérieurs interdits : pourquoi rien ne change à l'aéroport de Lyon Saint-Exupéry

Depuis ce 23 mai 2023, s'applique le décret interdisant les vols intérieurs si une alternative de moins de 2h30 en train existe. Pourtant, cela ne va rien changer à l'aéroport de Lyon Saint-Exupéry car la loi comporte des exceptions.

Depuis sa publication au journal officiel le 23 mai 2023, un décret interdit les vols intérieurs si le trajet peut se faire en moins de 2 heures 30 en train. Et pourtant, vous avez remarqué que ça ne change rien depuis Lyon. Voici pourquoi.

La ligne Lyon-Orly déjà supprimée

La ligne Lyon-Orly a été supprimée en mars 2020 lors du premier confinement lié au Covid. La loi Climat de 2021 annonçant la suppression des vols intérieurs de courte durée si une alternative de liaison ferroviaire directe de moins de 2 heures 30 est possible n'a pas encouragé les transporteurs à la relancer.

À 2 heures de TGV, les liaisons Lyon-Roissy et Lyon-Marseille maintenues en avion

C'est la faute à l'offre ferroviaire si les lignes aériennes de Lyon à Roissy et de Lyon à Marseille sont maintenues. C'est Matignon et la Commission européenne qui le disent.

En effet, pour supprimer ces lignes aériennes, le trajet en train doit être proposé "plusieurs fois par jour, avec des fréquences suffisantes et des horaires satisfaisants" et doit permettre "plus de 8 heures sur place dans la journée". Ce ne serait pas le cas pour relier les trois plus grandes villes de France.

Pour l'exemple de Roissy, ce jeudi 25 mai, onze TGV partiront du centre de Lyon. Le premier arrivera sur place à 8h01. Le dernier repartira à 20h39 (soit 12 heures et 38 minutes sur place).

Pour le sud, 17 trains relient les deux centres-villes dans le sens Lyon-Marseille. Le premier arrivera à 8h13. Le dernier repartira à 20h18 (soit 12 heures et 5 minutes sur place).

Mais cela n'est pas suffisant pour le Gouvernement et l'Europe, "même si les trajets ferroviaires peuvent offrir des temps de parcours inférieurs à 2 heures 30, ils ne permettent pas d’accéder suffisamment tôt le matin à l’aéroport de Paris-Charles de Gaulle (ou de Lyon Saint-Exupéry dans le cas de la ligne Lyon-Marseille), ou d’en partir suffisamment tard le soir" fait savoir Matignon.

Beaucoup d'annonces et peu d'effet

Mardi 23 mai, le chef de l'État Emmanuel Macron et son ministre des Transports Clément Beaune se sont félicités de cette mesure, parlant de "première mondiale".

Seulement, cette mesure ne concerne que trois lignes en France sur les huit concernées (Orly-Lyon donc, mais aussi Orly-Bordeaux et Orly-Nantes). L'exécutif promet "une future amélioration des services ferroviaires, avec des fréquences suffisantes et des horaires satisfaisants, notamment pour les besoins des correspondances, pourra permettre l’interdiction de ces liaisons aériennes". S'il se targue d'avoir repris une proposition de la convention citoyenne sur le climat, ce n'est pas totalement vrai. Les 150 citoyens de la convention demandaient à supprimer tous les vols pour lesquels une alternative en moins de quatre heures en train était possible.

Le décret entré en vigueur prend effet pour une durée de trois ans afin d'en observer les effets.

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