Après le tremblement de terre qui a frappé la Turquie et la Syrie, une équipe de sept sapeurs-pompiers du Rhône est partie sur place afin d'aider les autres organisations mobilisées, et tenter de retrouver des survivants sous les décombres.
"On a l'impression d'être un grain de sable dans le Sahara tellement il y a du travail de partout." Ces mots, ce sont ceux de Thierry Moenne, chef de mission Comité d'Animation Sociale et Culturelle Appui en Turquie. Depuis quatre jours avec six autres collègues (un médecin, un infirmier, trois sapeurs-pompiers et un maître-chien), il intervient dans la ville d'Hatay en Turquie, après le séisme. "On est en coordination avec l'AFAD (l'organisme turc en charge de la gestion des catastrophes), ils nous appellent pour nous donner des missions en fonction des retours qu'ils ont centralisés. S'ils ont des signes de vie sur un bâtiment, en fonction du matériel, ils nous envoient faire des recherches."
Des missions au jour le jour
Dans cette ville "à peu près grande comme Lyon", tout est "complètement détruit" décrit avec tristesse le chef de mission. "Il y a énormément de bâtiments par terre, et ceux qui ne sont pas par terre sont énormément endommagés." Chaque jour, grâce à du matériel spécialisé, "une caméra thermique et une caméra télescopique qui peut aller jusqu'à 3 mètres sous les décombres", l'équipe du Rhône intervient pour tenter de retrouver de potentiels survivants et réaliser des "levées de doutes". "Dans un premier temps, on fait passer le chien qui marque des zones où il a identifié une potentielle présence humaine" explique Thierry Moenne. Puis, grâce à une phase de déblaiement et aux caméras, l'équipe peut procéder à une "recherche plus fine."
Samedi 11 février, en coordination avec d'autres équipes internationales, ils ont notamment aidé à retrouver une petite fille coincée sous les décombres depuis le drame. "Il y avait déjà plein de personnes sur place" indique Thierry Moenne, qui précise que l'équipe a également procédé à sa prise en charge médicale.
Face à cette situation d'une ampleur "gigantesque", pas le choix, il faut parfois se défaire de ses acquis. "Les rues sont barrées par des immeubles effondrés, tous les bâtiments sont impactés. Toutes les règles de sécurité qu'on met en France, on est obligés de passer à côté pour réaliser nos missions" confie le chef de mission.
Une mission difficile à vivre
Tenir le choc, voilà l'objectif de l'équipe, qui ne cache pas son désarroi. "Il y a une frustration, de ne pas retrouver les gens, ou de les retrouver morts. On est très humble par rapport à la situation." Après chaque opération, "on fait un debriefing entre nous" souffle Thierry Moenne."Faire parler tout le monde", pour "que tout le monde participe aux décisions d'engagements", mais aussi pour faire bloc durant cette mission difficile, pendant laquelle "on travaille dans l'espoir de", parfois en vain.
Pour l'instant, le retour de l'équipe est prévu le 18 février. Mais la date, selon Thierry Moenne, pourrait changer. "On va voir selon la nécessité sur place, si on reste jusqu'au 18 ou si on part plus tôt". Avec le temps, l'espoir perdure, mais la réalité frappe au visage. "Il y a encore des gens, hier, qui ont été sortis vivants donc c'est possible, confie le pompier, mais ça va devenir de plus en plus rare et miraculeux."