Plus de 22 000 personnes ont trouvé la mort après les violents séismes qui ont secoué la Turquie et la Syrie lundi 6 février. Dans la zone l’épicentre du tremblement de terre, l’association grenobloise SOS Attitude vient en aide aux sinistrés les plus reculés.
"Nous sommes arrivés ce vendredi matin après quasiment trois jours de voyage". C’est depuis la ville d’Elbistan - l’épicentre du deuxième tremblement de terre survenue en Turquie lundi 6 février - que John Diksa, le président de l’association SOS Attitude, a accepté de nous répondre. Son équipe et lui se trouvent actuellement dans un centre d’opération de la ville. "Il faut que nous nous inscrivions dans le processus d’aide. Je suis avec mon interprète qui m’aide, car il n’y pas beaucoup de monde qui parle anglais ici et encore moins le français", raconte l’humanitaire.
Au téléphone, un brouhaha incessant, signe de l’effervescence de l’aide humanitaire qui s’active. "Là où nous sommes aujourd’hui, nous voyons qu’il y a énormément de mouvement, énormément de gens qui sont venus aider. L’Afad (l’Autorité de gestion des catastrophes et des urgences turques, ndlr) attend quelque 300 camions aujourd’hui", poursuit John Diksa.
"Nous voulons apporter notre petite pierre à l’édifice"
Alors qu’ils se trouvaient en Ukraine pour venir en aide aux populations locales, les bénévoles de l’association humanitaire se sont dirigés vers la Turquie en 4X4, dès qu’ils ont été informés de la catastrophe. "Nous sommes partis lundi. Nous sommes arrivés à Bucarest en Roumanie où nous avons pris notre 4X4, rempli de matériel prévu à la base pour l’Ukraine, raconte le président de l’association, puis nous sommes descendus en Bulgarie et on a traversé la Turquie".
Si elle n’a pas autant de moyens que de grandes ONG, la petite structure humanitaire grenobloise veut tout de même "apporter [sa] petite pierre à l’édifice" : "Nous avons déjà apporté une centaine de sacs de couchages et de couvertures de survie. C'est du matériel primordial, davantage même que la nourriture, car ici, il fait très froid", indique John Diksa.
À Elbistan, les températures avoisinent actuellement les – 6 degrés en journée, et les -15 une fois la nuit tombée. "Nous avons vu beaucoup de camps où les gens se chauffent avec des feux de bois", raconte l’humanitaire.
Aider les villages reculés
Pour l’association SOS Attitude, le meilleur moyen de venir en aide aux sinistrés est de se concentrer sur les petits villages en périphérie de la ville d’Elbistan, qui n’ont plus de moyen de se déplacer et d’atteindre les grands centres d’aide.
Nous voulons venir en aide aux personnes qui ne peuvent pas sortir de chez elles.
John Diksa, président de SOS Attitude
"Il y a pas mal de neige. Ils ne peuvent pas se rendre en centre-ville", poursuit John Diksa. "Là, nous nous apprêtons à partir avec l’Afad faire du repérage dans une trentaine de villages qui ont des besoins et dispatcher le matériel".
D’ici 4 à 5 jours, une centaine de tentes d’urgence familiales, 100 sacs de couchages, 1000 couvertures et 4 grandes tentes collectives seront distribués dans ces villages. "Nous avons fait partir aujourd’hui de la Belgique un camion avec énormément d’équipements. Nous aurons 10 fois plus de matériel", confirme le président de l’association.
Après une dizaine de minutes de conversation, l’interprète de John Diksa lui fait savoir qu’il faut partir rapidement. Le président de l’association s’excuse et raccroche.
En Turquie et en Syrie, les derniers décomptes officiels font état de plus de 22 000 morts.