Avec le projet Policité des rencontres entre habitants, policiers et pompiers sont organisées pour tenter de retisser des liens souvent rompus. Discriminations, contrôles au faciès, provocations, chacun essaie de décrire sa réalité pour retrouver une place en commun dans la Cité.
Après deux ans d'entretiens et de recherche, le projet PoliCité fait partie des expérimentations les plus abouties pour retisser des liens entre police et quartiers classés prioritaires de la politique de la ville.
Dans le public et parmi les participants: acteurs sociaux, forces de l'ordre, habitants, élus réunis pour débattre.
A l'aide de pièces de théâtre pour jouer les aléas du quotidien, des échanges se créent entre deux mondes qui ne parlent plus le même langage.
Exemple simple de dialogue de sourd :
_ "Mais j'ai rien fait!"
_ "Alors pourquoi tu cours ?"
_ "Bah j'sais pas. Parce que depuis que je suis petit on me dit toujours quand tu vois la police, tu cours..."
La peur des contrôles
Jouées par des comédiens, ces scènes de la vie quotidienne donnent peu à peu naissance à des discussions inattenduesnotamment sur les contrôles d'identité :
_"Moi j'ai peur des mauvais contrôles" explique Ilyas Chaabi habitant de Vaulx-en-Velin et volontaire-citoyen sur ce dispositif.
La Commissaire Laroche, responsable du commissariat de la commune lui répond :
_"Si on intervient c'est pour ramener l'ordre, parce que la sécurité c'est un droit fondamental auquel doit pouvoir prétendre tout citoyen"
Quand la question des caillassages est abordée certains reconnaissent : "nous quand on caillasse des pompiers, c'est pas contre les pompiers c'est pour faire venir les policiers"
Une parole rare, prise dans le vif de ce jeu du chat et de la souris auquel ce type d'initiative tente de mettre fin.
Les jeunes feront partie de la solution
A l'issue des échanges la commissaire Laroche est confiante : "Maintenant on est dans une relation de connaissance, de confiance et de respect mutuel, ça fait plaisir."
"On est pas là pour devenir amis avec des policiers mais pour qu'il y ait une meilleure entente dans le quartier explique Hakim Margoum volontaire de PoliCité.
En conclusion un des co-animateurs du projet, Naïm Naïli, résume: "On voit souvent les jeunes comme un problème dans les quartiers. Nous, on est convaincus qu'ils font partie de la solution. "