Une quarantaine de collectifs, associations, collège et syndicats de la profession réunis sous le mouvement Convergence des Psychologues se mobilisent ce vendredi 10 juin. Ils protestent contre le dispositif Mon Psy et la numérisation de certains services. A Lyon, le rendez-vous est place Bellecour à 14h00.
Le 10 juin est une date anniversaire. Un an jour pour jour après une première mobilisation nationale, les psychologues se rassemblent à nouveau. Une quarantaine de collectifs, associations, collège et syndicats de la profession réunis sous le mouvement Convergence des Psychologues A Lyon, le rendez-vous est place Bellecour à 14h00.
Depuis la crise du Covid-19, les conditions de travail se sont dégradées en même temps que la santé mentale de nombreux Français. « On en parle souvent entre collègues, les gens vont mal » affirme Anne-Lyse Demarchi, psychologue clinicienne du syndicat SNP, en charge du bureau du Rhône.
Dans les rangs trois revendications principales se dessinent. La fin de la numérisation de certains services avec des plateformes de diagnostics et des lignes téléphoniques et du dispositif Mon Psy. Ainsi qu’une revalorisation des salaires.
30 euros la séance
Annoncé par Emmanuel Macron lors des Assises de la Santé Mentale et de la Psychiatrie, le dispositif Mon Psy cristallise les tensions. Il permet aux patients atteints de troubles légers à modérés de bénéficier, sur orientation du médecin généraliste, de 8 séances. Seuls les psychologues libéraux et conventionnés sont en mesure de pratiquer ce dispositif entré en vigueur au mois d’avril dernier.
Ces séances à 30 euros, prises en charge par la Sécurité sociale, ne sont pas viables pour les psychologues selon les syndicats. « Par exemple moi sur les 30 euros il y a 25% qui part à l’Urssaf, puis dans la location du cabinet, aux impôts et dans le matériels utilisés. A la fin, il me reste moins de 10 euros » détaille Anne-Lyse Demarchi, psychologue clinicienne à Lyon. Elle ajoute : « alors que séance moyenne chez un psy est de 64 euros ». Le remboursement oui, mais pas dans ces conditions.
Fin de l’aide des mutuelles
Si la Sécurité sociale prend en charge le remboursement des séances Mon Psy, les mutuelles ont décidé de ne plus le faire. « Conséquence, certains patients ne consulte plus. Ce matin, une dame qui ne bénéficie pas du dispositif Mon psy, m’a dit qu’elle pourra plus se permettre de venir » raconte Anne-Lyse Demarchi. En effet, ceux qui ne sont pas éligibles au dispositif pâtissent de cette fin de remboursement par les mutuelles.
Les professionnels manifestent ce matin dans un contexte de crise à l’hôpital. « Tant que l’état fera avec les professionnels mais sans les écouter ça ne fonctionnera pas et la situation continuera de s’aggraver » insiste Anne-Lyse Demarchi.
Comme beaucoup d'acteurs de la santé, les psychologues appellent à une remise sur pied de l’hôpital. Tous, espèrent beaucoup des prochaines élections législatives du 12 et 19 juin.