Nettoyer et réutiliser, la méthode est plus écologique que le recyclage. Avec l'explosion des coûts des matières premières et de l'énergie, la consigne apparait aussi de plus en plus économiquement intéressante Le défi : réorganiser tout un circuit industriel
Depuis la disparition des dernières consignes dans les années 80 la filière de lavage des bouteilles est à reconstruire. Basée à Lyon, l'entreprise coopérative Rebooteille est parmi les acteurs qui s'attèlent à la remettre en route.
Car réutiliser une bouteille : "c'est quatre fois moins de gaz à effet de serre émis et trois fois moins d'énergie consommée" explique Bastien Carron co-fondateur de "Rebooteille"
En janvier 2023, les trois structures de Rhône-Alpes qui travaillent à la remise au goût du jour de la consigne des bouteilles ont prévu d'inaugurer leur nouveau centre de lavage mutualisé, un équipement pour reconstruire une filière industrielle de lavage et réemploi des contenant en verre basé dans la Drôme
1,5 millions d'euros d'investissement à trois structures pour un objectif de nettoyage et remise en circulation de 5 millions de bouteilles par an d'ici 2027.
Les ambitions sont à la hauteur des urgences écologiques et économiques. Une sorte de retour à une ancienne pratique pour des raisons de bons sens.
85 euros la tonne de verre recyclée
"On intervient dans 150 magasins collectés à Lyon, dans le Rhône, la Loire et l' Ain avec pour objectif, un million de bouteilles dans deux ans pour atteindre la rentabilité" précise Stéphane Robert, co-fondateur de "Rebooteille". .
"Ça nous coûte de l'argent" reconnait Tom Thiellet co-dirigeant traiteur Le Moulin à Lyon. "C'est un choix fort car là où on doit payer pour le ramassage avant on allait à la benne à verre".
Aller à la benne, un geste à première vue gratuit pour l'usager mais coûteux pour la collectivité qui fait débourser 85 euros la tonne de verre recyclée soit 3 millions d'euros en un an par exemple pour la Métropole de Lyon
Avec la crise des matières premières, les producteurs de vins, bières ou jus de fruits sont également confrontés à des pénuries de bouteilles et commencent à réfléchir à d'autres solutions.
"Il faut proposer une solution clef en main avec un prix compétitif. Pour la bière on peut commencer à proposer des prix 20% moins cher que dans le neuf" affirme Bastien Carron.
Une grosse partie du travail pour pérenniser cette filière renaissante réside dans l'accompagnement des producteurs et la recherche de nouveaux points de collectes prêts à récupérer des caisses de bouteilles.
Le gisement de bouteilles récupérables a été évalué à 8,8 millions de bouteilles par an pour la zone de Lyon et 2,9 millions de bouteilles par an pour la zone de Chambéry.