VIDEO. Polluants éternels : "Les substances les plus toxiques jamais inventées par l'homme" Où se trouvent les PFAS ?

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Quels risques impliquent les polluants éternels dans l'eau, l'air, la terre autour de Lyon? ©France TV

On parle de plus en plus des perfluorés, ces molécules chimiques hautement toxiques qui polluent les sols, l'eau et l'air au sud de l'agglomération lyonnaise. Les autorités publiques viennent de confirmer qu'on en trouve dans les sols et dans l'air. De quoi parle-t-on ? A quoi servent-ils ? Quels risques pour la santé ? Une vidéo pour tout comprendre.

Le sud de Lyon serait la zone la plus polluée par les perfluorés en France. Ce sont les conclusions d'une enquête du Monde sur ces polluants éternels, cartographiant à l'échelle européenne, tous les lieux contaminés. Dix mois après la révélation de ce vaste scandale sanitaire, les autorités publiques viennent de confirmer la présence de ces polluants dans l'air et le sol autour de Pierre-Bénite par des chiffres officiels. 

Mais que sont ces "polluants éternels" ? Où les retrouve-t-on, dans l'environnement ? Quel est leur impact sur la santé ? Explications en vidéo. 

Nouveaux résultats 

On en retrouve dans le sol, l'air, l'eau potable, l'eau du Rhône, les légumes et même les œufs. Les dernières analyses ont été publiées hier, le 23 février. Elles attestent la présence de certaines molécules dans l'atmosphère, déjà révélée par une enquête indépendante. «Les composés majoritairement retrouvés sont le 6:2 FTS et le PFHxA, surtout aux abords directs de la plate-forme industrielle, en cohérence avec l’usage actuel des PFAS », peut-on lire sur le site internet de la DREAL. 

Même constat dans les sols. «Sur Pierre-Bénite, des dépassements très localisés des valeurs repères européennes disponibles sont observés sur certains PFAS (notamment PFNA et PFUnDA), particulièrement aux abords immédiats de la plate-forme industrielle (secteur Brotillon). Ces données n’appellent pas, en l’état de la réglementation nationale et compte tenu du faible risque d’exposition, de recommandations particulières à l’échelle locale», est-il encore écrit. 

Par ailleurs, on sait depuis plusieurs mois que plus de 200 000 personnes sont concernées par la pollution de l'eau potable, les valeurs sont deux fois plus élevées que la future norme européenne de 100 ng/L pour la somme de 20 PFAS. 

De quoi parle-t-on ?

Dans les œufs, les taux retrouvés sont jusqu'à 16 fois supérieurs à la réglementation européenne. Les autorités sanitaires conseillent de ne pas les consommer. 

En novembre dernier, 22 légumes ont été prélevés par la Direction régionale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt (Draaf) dans l’ouest lyonnais, irrigué par un captage d'eau du Rhône. Des carottes, des tomates et des salades dans lesquels on a détecté la présence des quatre perfluorés les plus dangereux pour la santé, le PFOA, le PFNA, le PFHxS et le PFOS. 

A ce propos, la Confédération Paysanne encourage les agriculteurs à refuser tout contrôle tant qu’aucune protection ni cadre juridique n’est mise en place par la préfecture. «Il y a un grand risque que nous nous voyions stigmatisés, voire interdits de vendre nos produits, sans aucun dédommagement possible. Alors même que nous ne sommes pas à l’origine de cette pollution», déplore le syndicat agricole dans un communiqué. Il demande également que les noms et les communes des paysans soient anonymisés pour éviter toute stigmatisation.

Les nouvelles campagnes d'analyse devraient commencer cet été, notamment sur les fruits et les pommes de terre. 

Quels sont les effets sur la santé ?

Cancer du rein, cancer des testicules, colite ulcéreuse, cholestérol, la liste des maladies que les PFAS pourraient provoquer est longue et inquiétante. Ces molécules sont également suspectées d’interférer avec tous les systèmes endocriniens (dysfonctionnement de la thyroïde, diabète…).

« Une fois accumulées dans le corps, les femmes enceintes transmettent ces molécules à leurs enfants pendant la grossesse et puis par l’allaitement. Le nouveau-né pourrait alors se retrouver avec des taux dans le sang dix fois supérieurs à ceux de sa mère », explique Philippe Grandjean, professeur de toxicologie à l'Université de Harvard. 

Et s’il n’existe pas de seuil à partir duquel on peut affirmer que l’exposition aux PFAS devient dangereuse, il existe néanmoins de plus en plus de recommandations, émanant de scientifiques, de rapports mais aussi de différentes autorités. En Europe par exemple, l’EFSA a établi une zone hebdomadaire tolérable (DHT) de 4,4 ng par kilo de poids corporel et par semaine (pour la somme de 4 PFAS).

Depuis le début de ce scandale sanitaire, les habitants, les élus et les associations attendent toujours que les pouvoirs publics réalisent des prélèvements sanguins pour évaluer l'imprégnation de la population. 

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