Yassin Mebarkia, 30 ans, est décédé lundi à l'hôpital en réanimation, après avoir été retrouvé dans le coma par les surveillants dimanche, où il ne s'était pas présenté à la promenade.Sa compagne a porté plainte pour "homicide involontaire" contre la maison d’arrêt estimant que le personnel ne lui était pas venu en aide.
«Yassin c’était quelqu’un avec un grand coeur. Il était souriant avec la joie de vivre. Un peu timide au début mais tout le monde pouvait rigoler avec lui» témoigne Sylvia Lancelin sa compagne. L’homme de 30 ans, incarcéré au centre pénitentiaire de Villefranche-sur-Sâone, est décédé d’un arrêt cardiaque lundi 3 janvier à l’hôpital.
Son compagnon placé en détention en septembre 2021 à Valence puis transféré à Villefranche-sur-Saône le 9 décembre serait, selon elle, tombé dans le coma à cause d'un manque d'insuline. Depuis l’âge de seize ans, ce passionné de motos souffrait de diabète. «Ça faisait trois jours qu’il n’était pas bien, qu’il demandait de l’aide. Il tapait sur la porte pour demander de l’insuline» relate Sylvia, alertée sur Snapchat par des codétenus.
Une plainte pour « homicide involontaire »
Sa compagne a porté plainte pour «homicide involontaire» contre la maison d’arrêt de Villefranche-sur-Saône. «Il avait trop de potassium dans le sang, ce qui a provoqué son arrêt cardiaque» assure Sylvia après avoir échangé avec les médecins avant d’ajouter : «pour un diabétique quand on a trop de potassium dans le sang c’est qu’on n’a pas fait son injection d’insuline».
«Il faut qu'elle soit éclairée sur les circonstances du décès. L'enquête menée par le parquet», pour recherche des causes de la mort,«doit établir la chronologie des événements, et rechercher si des responsabilités sont engagées», ajoute Me Laura Bouremel, avocate de la jeune femme.
L'avocate lyonnaise ajoute : «Un établissement pénitentiaire a une obligation de sécurité. Nous espérons que l'enquête sera menée jusqu'au bout».
Les proches de Yassine regrettent avoir été mis au courant des heures après les faits. «Le service pénitentiaire m’a appelée 24 heures après son décès. Je ne remercierai jamais assez les détenus qui m’ont alertée. Grâce à eux, j’ai pu lui dire au revoir à l’hôpital» souligne celle qui devait devenir madame Mebarkia en mars prochain, à la sortie de Yassin.
Une enquête ouverte
Le commissariat caladois gère l’enquête ouverte «en recherche des causes de la mort» détaille la procureure de la République de Villefranche-sur-Saône, Laetitia Francart, qui n’avait pas encore eu accès à la plainte jeudi 6 janvier au matin.
Contactée, la maison d’arrêt de Villefranche-sur-Saône a dirigé notre demande d’interview vers la direction interrégionale des services pénitentiaires Auvergne-Rhône-Alpes qui n’a pas, pour l'heure, donné suite à notre demande.