Adel Souissi, 37 ans, a été condamné mercredi à 14 ans de réclusion pour le viol de la mère de la petite Fiona, qui sera à son tour jugée devant les assises du Puy-de-Dôme, en novembre, pour la disparition de sa fille en 2013 à Clermont-Ferrand.
Au terme de trois jours d'audiences à huis-clos à Riom et de moins de deux heures de délibéré, la cour s'est montrée plus sévère que l'avocat général qui avait requis 12 ans de réclusion criminelle. Elle a en outre assorti sa condamnation d'une période de sûreté des deux-tiers, sans toutefois retenir les 10 ans de suivi socio-judiciaire réclamés.
Les faits, qui datent d'avant l"Affaire Fiona", auraient dû être jugés en mai mais le procès avait été renvoyé après un incident d'audience.
Visage bouffi et cheveux blonds retenus par une pince, Cécile Bourgeon, 28 ans, en détention provisoire à la prison de Corbas (Rhône), est apparue métamorphosée par rapport à mai 2013, quand elle avait menti au sujet de sa fille en racontant qu'elle avait été enlevée dans un parc.
Quinze mois plus tôt, le 5 mai 2012, la jeune femme reconduisait à son domicile Adel Souissi, une connaissance de son petit ami de l'époque, après une soirée en discothèque à Clermont-Ferrand. Une fois sur place, l'accusé l'avait retenue de force, avant de lui imposer une relation sexuelle.
"Elle avait peur que le mensonge sur Fiona ne pollue les débats, mais la cour a su s'en départir", s'est félicité à sa sortie son avocat, Me Renaud Portejoie.
En 2013, Cécile Bourgeon avait également mis en cause Adel Souissi dans l'enlèvement de sa fille, avant d'avouer plusieurs mois plus tard que la fillette de cinq ans était morte et qu'elle l'avait enterrée à la lisière d'une forêt, avec son compagnon Berkane Makhlouf.
Son corps n'a jamais été retrouvé. Ses assertions avaient conduit la défense de Adel Souissi, qui contestait le viol, à questionner la crédibilité de la jeune femme.
Du 14 au 25 novembre, Cécile Bourgeon et Berkane Makhlouf répondront à Riom de violences aggravées ayant entraîné la mort sans intention de la donner et des délits d'omission de porter secours, recel ou dissimulation de cadavre. La mère sera également jugée pour dénonciation mensongère et modification de l'état des lieux d'un crime.