Trois à quatre cents personnes se sont rassemblées devant la mairie de Saint-Just-Malmont en Haute-Loire samedi 11 juin 2016 pour défendre l’EHPAD de la commune (Etablissement d’Hébergement pour Personnes Agées Dépendantes).
La résidence Marie Lagrevol de Saint-Just-Malmont a été créée en 1971 grâce à un important legs d’une habitante de la commune.
Elle comporte 69 places et emploie un peu plus d’une trentaine de personnels (en équivalent temps plein).
Il s’agit d’un établissement privé, appartenant à un organisme social (OPAC 43), géré jusqu’ici par une association.
« La maison de retraite appartient aux Saint-Justaires » !
A l’automne dernier, les administrateurs de cette association ont décidé de se décharger de la gestion de l’établissement pour la confier à la Mutualité de la Loire.
Décision qui devrait prendre effet au 1er juillet prochain.
Mais le maire de Saint-Just-Malmont, Frédéric Girodet, ne l’entend pas ainsi : il va même jusqu’à parler de spoliation !
« C’est une confiscation de notre maison de retraite, un conseil d’administration a décidé sans concertation auprès des élus, des familles de résidents et du personnel de transférer la gestion à la Mutualité de la Loire. Je suis inquiet pour l’avenir, cette grosse structure recherche avant tout la rentabilité, et dores et déjà certains personnels de la résidence ont été informés qu’ils devraient aller travailler à Saint-Etienne dès le 1er septembre ! ».
Pour se faire entendre des autorités de tutelle que sont l’ARS (l’Agence Régionale de Santé) et le Conseil Départemental, le maire a donc choisi de mobiliser sa population.
Ce samedi, devant la mairie, pour ne pas déranger les résidents, un rassemblement s’est tenu pour dire que « la maison de retraite appartient aux Saint-Justaires ».
Frédéric Girodet a notamment rappelé les nombreux investissements réalisés depuis sa création par les différents conseils municipaux qui se sont succédés.
Il s’est défendu de toute volonté « revancharde » à l’égard de son prédécesseur à la mairie, Adrien Glasian, qui, il y a encore quelques semaines, présidait aux destinées de l’EHPAD.
Visiblement son message est bien passé auprès de certains de ses concitoyens, eux aussi inquiets pour l’établissement, notamment auprès des familles de résidents, comme cette dame très en colère :
« Moi je constate que ça se dégrade de jour en jour, maman y est depuis 4 ans, on constate que le personnel est désagréable avec nous parce qu’il vit sur les nerfs en permanence ».
Ces dernières années, un nombre important de salariés auraient démissionné de leur poste, comme Martine Roche :
« Je ne suis pas surprise qu’on en arrive là, il n’y a pas de concertation avec les familles et le personnel, les décisions sont prises de façon unilatérale ».
Un monsieur déjà d’un âge confirme ces craintes :
« On va droit à la catastrophe, le prix de journée risque d’augmenter, les repas à domicile risquent de disparaitre ».
La commune candidate pour assurer la gestion
Certains vont même jusqu’à redouter à terme une fermeture pure et simple de l’établissement.Alors le conseil municipal de Saint-Just-Malmont a voté à l’unanimité une proposition de gestion communale (par le biais du comité communal d’action social par exemple) et demande un temps de réflexion au Département et à l’Agence Régionale de Santé avec la nomination d’un administrateur provisoire.
De leur côté, la directrice et le nouveau président du conseil d’administration de la résidence Marie Lagrevol se sont refusés à toute déclaration à la presse dans l’immédiat.
Un important rassemblement s'est déroulé samedi devant la mairie de Saint-Just-Malmont pour défendre la maison de retraite de la commune.
L'association qui gère cet établissement privé souhaite passer le relais à la Mutualité de la Loire. La commune s'y oppose.
Reportage : Gérard Rivollier, Elodie Monnier.
Montage : Benoit Courtine.
Intervenants : Martine Roche, ancienne salariée démissionnaire de la résidence Marie Lagrevol ; Frédéric Girodet, maire de Saint-Just-Malmont.