La PME Kiwi Précision fabrique des carabines laser 100% "made in" Isère. Révolutionnaires. Sans balles ni poudre, rien qu'avec de la lumière. Elles sont utilisées à l'entraînement et en cours de tir. Peut-être un jour en compétition?
Au départ, c'est l'histoire d'une bande de copains passionnés par ce sport si particulier qu'est le biathlon, mix de ski de fond et de tir de précision. En 2006, aux JO de Turin, David, Jean-Pierre et les autres soutiennent le champion de l'époque Raphaël Poirée. Ils rencontrent des supporters norvégiens qui leur donnent l'idée de remplacer les balles par la lumière! Une sorte de laser-game... version neige! Le concept de "light biathlon" fait son apparition.Premier prototype dans le garage de David Thiévent dès 2008 au Sappey-en-Chartreuse (Isère). Fin 2011, Kiwi Précision naît. Pourquoi le kiwi? Parce que coupé en deux, ça ressemble à la pupille de l'oeil. Et aussi parce que "c'est vert comme la liqueur de Chartreuse", répondent les copains qui l'avaient sans doute bien goûtée le soir du brainstorming.
Reportage Marie Michellier, Dominique Semet et Sophie Villatte
Intervenants : David Thiévent Co-concepteur de la carabine laser Kiwi Précision, Cyril Amat Ancien sportif de haut niveau en tir à la carabine Kiwi Précision, Etienne Rollin
Directeur ESF Col de Porte
L'expert technique de cette entreprise n'est autre que Jean-Pierre Amat, médaillé olympique, champion du monde, entraîneur de l'Equipe de France. Et c'est son fils Cyril qui fabrique les carabines de A à Z. Il assemble une vingtaine de pièces, toutes provenant du bassin grenoblois. Le bois vient des forêts d'Allevard. La hausse, pièce capitale, a été testée par le super champion français Martin Fourcade notamment.
Mais les professionnels du biathlon tirent aujourd'hui à balles réelles. Alors, pour l'instant, cette carabine "light" est réservée à l'entraînement, aux cours de tir. Les élèves de 12 écoles de l'Isère, encadrés par des moniteurs de l'ESF, s'initient ainsi à la discipline. Sans aucun danger.
A l'avenir, cette carabine laser, sans rejet de poudre, pourrait séduire les organisateurs de compétition. Si le lobby des armuriers veut bien les laisser faire.