Depuis vendredi, près de 75% des effectifs des sites Caterpillar de Grenoble et d'Echirolles observent des débrayages. Les salariés du fabricant d'engins de chantiers protestent contre les propositions de la direction concernant primes et salaires.
Depuis le vendredi 27 février, un mouvement de grève pour les salaires est suivi par une majorité des salariés des sites Caterpillar de Grenoble et d'Echirolles. Des débrayages menés suite aux propositions jugées "indécentes" de la direction dans les cadre des négociations salariales obligatoires.
Dans un communiqué, les salariés demandent notamment "une augmentation générale des salaires de 2,5% avec un plancher minimal de 40 euros", mais également une "augmentation des primes horaires".
Le deuxième point de discorde concerne le STIP, la prime de résultats. Pour les employés et les syndicats, ce STIP doit être "égal pour tous les salariés de l'entreprise". Des cadres ont touché cette prime à hauteur de 9% alors qu'elle n'a été que de 3% pour les personnels non cadres. La direction propose d'augmenter cette prime pour les non cadres, à hauteur de 3,6 %, mais de supprimer l'augmentation générale des salaires.
Des propositions très mal accueillies "au vu des sacrifices et des efforts fournis tout au long de l'année", dixit les grévistes, "notamment concernant les heures supplémentaires et les journées de travail le samedi."
Caterpillar condamné
Pour rappel, en novembre dernier, la Cour d'appel de Grenoble a condamné l'entreprise à verser la même prime de résultats à tous ses salariés pour les années 2008, 2009 et 2010. Sauf que depuis le jugement, l'entreprise n'a toujours pas versé le rappel de cette prime aux salariés. Contacté par France 3 Alpes, la direction, qui s'est pourvue en cassation, a déclaré qu'il fallait "laisser la Justice faire son travail".Ce lundi matin, un nouveau mouvement de protestation a débuté sur le site de Grenoble. L'équipe de jour a débrayé. Pour le moment, les discussions avec la direction n'ont donc pas abouti. Le mouvement de grève risque fortement d'être reconduit ce mardi.
Reportage Jean-Christophe Solari et Grégory Lespinasse