190 salariés des Galeries Lafayette de Grenoble auraient répondu à l'appel national des syndicats à la mobilisation, ce vendredi, devant le magasin de la place Grenette. Ils dénonçaient des mesures prises à la faveur des employés du magasin Haussmann à Paris, dont la province n'aurait pas bénéficié.
Les salariés des Galeries Lafayette de Grenoble se sont mobilisés, vendredi 18 décembre entre midi et 15 heures, pour dénoncer la différence de traitement entre les employés de l'enseigne à Paris et ceux de province. D'après les syndicats, seuls les salariés du magasin du boulevard Haussmann bénéficieraient d'une prime de fin d'année de 1 000 euros pour "bons résultats et conditions de travail difficiles". Dans un communiqué de presse, la CGT dénonce des "manoeuvres maléfiques de la Direction générale des Galeries Lafayette".
1 000 euros c'est énorme et on trouve cela indécent, quand on sait qu'on est tous pratiquement au Smic aux Galeries Lafayette", regrette Brigitte Giuga, déléguée syndicale à Grenoble
D'après les syndicats, la direction de l'enseigne estimerait que "les résultats (en province) ne sont pas suffisants" et que leur attribuer également une prime "mettrait en péril la société". "On estime que les conditions de travail sont plus difficiles à Paris qu'en province, ce qui est faux, a réagi Brigitte Giuga, déleguée syndicale à Grenoble. En province, on voit des amplitudes horaires qui sont augmentées, il y a de la polyvalence dans les magasins (...) alors qu'à Paris ils ont beaucoup plus d'aides, beaucoup plus de personnel que l'on en a en province".
Interview de Brigitte Giuga, déleguée syndicale à Grenoble, au micro de C. Picaud et D. Bourget :
"Le magasin de Grenoble a de très bons résultats (...) pourquoi ne pas avoir aussi une prime en province ?, s'est étonné la représentante syndicale. 1 000 euros c'est énorme et on trouve cela indécent, quand on sait qu'on est tous pratiquement au Smic aux Galeries Lafayette".
Lors des négociations annuelles obligatoires (NAO), les salariés du magasin Haussmann ont aussi obtenu une augmentation générale de 1 %, contre 0,5 % pour ceux de tous les autres magasins (Lafayette Gourmet, Montparnasse, banlieue et province, regroupés au sein de l'entité Magasins Galeries Lafayette, MGL). Les syndicats demandent un "accord qui garantisse des mesures concrètes et équitables pour l'amélioration des conditions de travail et du pouvoir d'achat des salariés".
Dans certains magasins de province et de banlieue parisienne, la mobilisation suite à l'appel national à la grève a concerné "60 à 70 %" du personnel, s'est félicité Frédéric Hacquard (CFDT). Dans d'autres points de vente, en revanche, le mouvement a été beaucoup moins suivi, a-t-il ajouté. Le responsable syndical a cité comme magasins particulièrement mobilisés ceux de Bordeaux, Belfort, Besançon, Grenoble, Angers, Lorient, Nantes ou Nice. 190 salariés se seraient mobilisés à Grenoble, d'après Frédéric Hacquard.