La saturation des centres d'hébergement d'urgence à Grenoble

La froid arrive, les problématiques liées à l'hébergement des personnes sans domicile fixe resurgissent. Après la polémique sur le dispositif hivernal et la reprise de la gestion au thermomètre, l'hiver s'annonce difficile. Les structures, saturées, deviennent des logements longue durée. 

Valentin a 26 ans. Boulanger de profession, il est saisonnier. Le jeune homme est pourtant sans domicile, et vit à la rue. A l'approche de l'hiver, il a bien du mal à trouver une place dans les hébergements d'urgence. "Il faut appeler tout le temps le 115", c'est compliqué", confie-t-il.

Au Centre Intercommunal de Grenoble, la situation est arrivée à saturation. Avec 70 places, et des séjours de plus en plus longs, les rotations ne se font plus. Les centres d'accueil sont saturés, ils ne peuvent plus accueillir personne. 


Une réunion d'urgence est prévue en Préfecture. En attendant, des centaines de personnes cherchent un accueil d'urgence dans l'agglomération grenobloise.

Les associations dénoncent la gestion au thermomètre :


Hier, plusieurs associations d'aide aux sans abris ont adressé un communiqué au gouvernement pour dénoncer la poursuite d'une gestion au thermomètre de l'hébergement d'urgence. La fin du dispositif hivernal avait d'abord été annoncé par le gouvernement, au mois de janvier. Et puis en juin, nouvelle annonce et reprise de la gestion  au thermomètre, faute d'argent. 

"La 'veille saisonnière' qui a débuté depuis quinze jours s'annonce cette année encore avec son lot de mises à l'abri temporaire des personnes à la rue, malgré l'engagement du gouvernement à mettre fin à la gestion au thermomètre de l'hébergement depuis l'hiver dernier", lisait-on dans le communiqué du Collectif des associations pour une nouvelle politique du logement. Celui-ci regroupe 34 associations, notamment la Fondation Abbé Pierre, le Secours catholique ou la Fédération nationale des associations de réinsertion sociales (Fnars).

"En dépit des places qui ont été pérennisées ou créées sur certains territoires, nous n'apercevons pas le changement de cap", affirment les associations. Elles font état aussi du "contexte inquiétant de forte augmentation des demandes au 115 (+31%) depuis septembre".

"Conscientes qu'il s'agit d'une période de transition", elles estiment "urgent de mettre en oeuvre les diagnostics à 360° sur toutes les situations" pour permettre de "définir une offre adaptée aux besoins sur chaque territoire toute l'année".

"Sur certains territoires, alors même que les capacités hivernales d'hébergement sont renforcées, elles ne suffiront pas ou ne seront pas adaptées", disent-elles. Dans d'autres, où la situation est peu, ou moins, tendue, "l'accès direct au logement peut être organisé dès maintenant".

Le collectif demande à l'Etat de respecter "le principe d'accueil inconditionnel" partout et de garantir que l'accueil se fasse "dans des conditions respectueuses de l'intimité et de la dignité" et non "sur des lits picots dans des gymnases, (...) des bâtiments temporaires ou dans des dispositifs hôteliers".

Il exige enfin que la continuité soit assurée (pas de turn-over des places, pas de fermeture en journée).



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