Retour sur les 30 ans de la Pierra Menta, la célèbre course de ski alpinisme qui s'est terminée en cette mi-mars après 4 jours de compétition. Décryptage à travers le regard de son premier vainqueur: Jean-Marc Joguet.
Chaque mois de mars, Arêches-Beaufort est un village en délire pour accueillir sa compétition, encourager ses champions, mais aussi tous les coureurs, du premier au dernier. Et cela fait trois décennies que ça dure!
Le vainqueur de 1986 encore sur la ligne de départ
À l'époque, on ne parlait pas encore de compétition de ski alpinisme, mais de randonnée internationale. En 1986, une trentaine d'équipes seulement était dans les starting blocks, essentiellement des locaux.
30 ans plus tard, Jean-Marc est toujours là. L'agriculteur fait équipe avec son neveu, Jérôme.
Au fil des années, le principe est resté le même: 4 journées de compétition, 10.000 mètres de dénivelé positif, des cordées de 2 skieurs. Et toujours le paysage somptueux du Beaufortain. Mais deux éléments ont radicalement changé la donne. Un matériel de plus en plus léger, de plus en plus performant, et un entraînement désormais très pointu. Jean-Marc se confronte à de véritables sportifs de haut-niveau, parfois professionnels.
Technique à la descente, endurance à la montée, vitesse dans les manipulations... Aujourd'hui, les meilleurs avalent 1.200 mètres à l'heure contre 800 il y a trente ans!
En 1986, les chronométreurs ont failli rater les premiers
On est bien loin de la première édition, où les participants avaient failli ne pas être chronométrés. "Car les chronométreurs étaient à la terrasse d'un café juste avant que les premiers skieurs ne franchissent la ligne d'arrivée", explique le doyen.À cette époque, Jean-Marc était militaire et très bien entraîné. Aujourd'hui, sa grande forme étonne toujours son public. Et même son neveu...
Reportage
Reportage de Françoise Guais et Domnique Semet. Intervenants: Jean-Marc Joguet, vainqueur de la 1ère Pierra Menta; Guy Bouchage, responsable des départs et des arrivées; Jérôme Vibert, coéquipier et neveu de Jean-Marc Joguet
La recette de Jean-Marc, c'est peut-être le travail dans sa ferme, son autre passion. Les jours d'entraînement, sa journée commence à 4 heures pour se terminer à 22 heures.
Pendant la course, sa femme et sa fille le soulagent en partie, mais impossible pour l'athlète d'oublier ses bêtes et son fromage. Aujourd'hui, c'est William Bon Mardion, un autre neveu de Jean-Marc qui fait scintiller les yeux des enfants d'Arêches-Beaufort.
Mais 30 ans après sa victoire, notre agriculteur n'est pas mécontent de sa performance: 86e sur 187.