Après avoir échoué dans sa quête de qualification pour les Jeux olympiques de Paris 2024, Christophe Lemaitre a annoncé, ce jeudi, mettre un terme à sa carrière. Une décision qui fait suite à "une énième" blessure. Le Savoyard aura laissé une grande trace dans l'athlétisme avec notamment une médaille de bronze lors des JO de Rio, partageant le podium avec Usain Bolt.
Un des plus grands sprinteurs français se retire de la piste. Christophe Lemaitre, le coureur d'Aix-les-Bains (Savoie), a annoncé jeudi 27 juin la fin de sa carrière, à l'âge de 34 ans.
La décision a été prise "il y a une ou deux semaines", à la suite d'une nouvelle blessure lors du meeting d'Athènes en mai dernier, nous a-t-il expliqué par téléphone. Il rapporte avoir eu une "blessure assez grave" au mollet. Pourtant, depuis le début de l'année, "ça se passait bien. Il y avait une forme ascendante qui arrivait", décrit-il.
Ce coup d'arrêt est celui de trop. En effet, la blessure n'a pas permis à l'athlète savoyard de s'aligner sur les compétitions suivantes, dans sa quête de qualification pour les Jeux olympiques de Paris 2024. Dont les championnats de France Élite d'athlétisme qui démarrent vendredi 28 juin, dernière chance pour les athlètes non qualifiés pour les Jeux de réaliser les minima olympiques.
Il y a quatre jours, le natif d'Annecy était apparu en tant que porteur de la flamme olympique dans le cadre du relais. "C'était une expérience unique. Je n'ai pas pensé à la fin de ma carrière. J'ai juste profité du moment présent", assure Christophe Lemaitre.
Je vais être coach sportif, pas forcément dans l'athlétisme. Mais être coach sportif pour toutes les personnes de tout niveau.
Christophe LemaitreMédaillé olympique lors des JO de 2016
Il dit avoir "tout fait" pour participer aux prochains JO de Paris 2024. Après l'annonce de sa retraite, ce vendredi 28 juin, Christophe Lemaitre "se sent bien". "Je ne me sens pas triste d'arrêter ma carrière. C'est le bon moment. En réfléchissant, j'ai vu que je n'étais plus apte à faire du haut niveau. Là, je vais courir pour moi, pour me faire plaisir, sans avoir d'objectif" de performance.
Désormais, le Savoyard se tourne vers une nouvelle vie, celle de coach sportif. "Je vais être coach sportif, pas forcément dans l'athlétisme. Mais être coach sportif pour toutes les personnes de tout niveau."
2010, l'année dorée
Avant d'être rattrapé par les blessures à répétition et de disparaître du plus haut niveau, Lemaitre a écrit une des plus belles pages de l'histoire du sprint français. Son premier fait d'armes remonte à 2010, lors des championnats d'Europe de Barcelone où il a réalisé un triplé : 100 m, 200 m et 4X100 m. À 20 ans seulement.
Le second, en 2016, sur la piste olympique de Rio, quand il a surgi pour s'offrir la médaille de bronze du demi-tour de piste et accompagné sur le podium la légende du sprint, le Jamaïcain Usain Bolt. C'est ce souvenir qu'il décrit au téléphone, quand il repense à "toutes les émotions, les médailles, les chronos".
"Forcément, c'est la plus belle médaille de ma carrière. Celle qui a véritablement relancé ma carrière à un moment où c'était compliqué." Son plus beau podium partagé avec la légende du sprint Usain Bolt. "J'ai eu la chance d'avoir couru avec les meilleurs sprinteurs de l'histoire", ajoute-t-il.
Entre-temps, le sprinteur savoyard s'est également adjugé une médaille mondiale, encore du bronze sur 200 m en 2011 en 19 sec 80 et cinq autres médailles européennes, dont un deuxième titre sur 100 m en 2012, plus l'argent du 200 m et le bronze du 100 m en 2014.
Un immense palmarès
La même année, en bouclant la ligne droite en 9 sec 98, Lemaitre est devenu le deuxième athlète français à courir le 100 m en moins de dix secondes après Ronald Pognon. Un record qu'il a amélioré jusqu'à 9 sec 92 et que Jimmy Vicaut a ensuite battu en 9 sec 86 en juillet 2015.
Son palmarès fourni compte une deuxième médaille olympique avec le relais 4x100 m en 2012 à Londres. Cet été, il l'affirme, il regardera les Jeux en espérant voir beaucoup de médailles d'or françaises. Concernant la délégation d'athlétisme, il évoque "une bonne équipe de France, avec des favoris naturels comme Kevin Mayer" mais aussi "la grosse densité du 110 m haies".