Economie. Pour s'en sortir, Musilac a toqué à la porte du secteur privé

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Fragilisé par les soubresauts économiques qui ébranlent le monde culturel, le festival Musilac, qui se tient à partir de ce vendredi 10 juillet à Aix-les-Bains (Savoie), a su faire le dos rond pour se maintenir à flot à l'aube de son 15e anniversaire.

Ancrée depuis 2002 sur les rives du lac du Bourget, cette manifestation pop-rock-électro familiale, classée parmi les sept plus gros rassemblements musicaux de l'Hexagone, a connu en 2013 un exercice comptable catastrophique, avec une perte de 350.000 euros qui a laissé craindre son arrêt définitif.

"On a contourné la difficulté en prenant des risques financiers et en les assumant. Il nous faut aujourd'hui vendre davantage de billets pour arriver à l'équilibre", expose Rémi Perrier, cofondateur du festival.

Gérant de l'un des plus gros producteurs de concerts en Rhône-Alpes, il est allé toquer à la porte du secteur privé pour tenter de pallier la baisse des subventions. En 2013, le festival a dû faire avec le départ d'un partenaire institutionnel important, le Conseil général.

"Depuis, on a refusé des propositions d'artistes qui, financièrement, n'entraient plus dans notre budget. Certains font l'effort de s'adapter au contexte de crise. Et puis, on fait des choix. Il existe une panoplie de groupes qui nous sont accessibles et qui sont de très grande qualité", précise-t-il.

Eclectisme revendiqué... et critiqué

Après une édition 2014 marquée par une affluence confortable de 80.000 spectateurs, Musilac revient avec une programmation étalée pour la première fois sur quatre jours. "On n'aura probablement pas la fréquentation de l'été dernier mais elle sera bien supérieure à l'édition 2013, qui avait été très décevante", étaye Rémi Perrier, pour qui "il n'y a jamais rien d'acquis: on est un colosse aux pieds d'argile".

Ce n'est pas sale de faire du commerce"

Musilac a bâti sa notoriété sur son cadre idyllique et un éclectisme musical revendiqué, véritable ADN du festival, qui lui a parfois valu les critiques acerbes de détracteurs pointant une démarche "purement commerciale". Ce spectre pop-rock-électro, certes vaste, lui permet toutefois de composer en tenant compte des tendances, "même si on ne court pas forcément après la mode", confie l'organisateur: "Il en faut pour tous les goûts".

"Ce n'est pas sale de faire du commerce. D'ailleurs, on peut en faire tout en faisant de la culture. On fait aussi travailler des centaines d'intermittents et une multitude d'entreprises locales avec tous les corps de métiers. Un tourisme de festivaliers se développe même depuis quelques années pour découvrir la région", fait-il valoir.

Lors de l'édition 2015, jeunes pousses et artistes confirmés de la scène musicale française côtoieront comme chaque année plusieurs têtes d'affiche d'envergure internationale: Muse, The Chemical Brothers, Alt-J, Cerrone, Slash ou encore David Guetta partageront notamment la scène avec Calogero, Christine and the Queens, Angus & Julia Stone, Selah Sue, The Do, Brigitte et Paolo Nutini.

"On parie aussi sur l'entremêlement des générations. Certains artistes comme Cerrone ou Slash font partie du patrimoine mondial. Ils sont des références et influencent encore des artistes qui ont éclos", explique Rémi Perrier.

Au total, le budget de cette 14e édition, dont la journée supplémentaire pourrait être pérennisée, avoisine 5 millions d'euros contre 3 millions en 2014 sur trois jours.
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