Une étudiante d'Albertville engage des poursuites contre une société de vente directe de produits ménagers. En mars 2016, elle a reçu quelques gouttes d'un produit dégraissant sur le pied. Depuis, elle a dû être traitée au service des grands brûlés de Lyon.
C'est la mère d'Alexyne qui, en janvier 2016, avait organisé, chez elle, une réunion de vente directe de produits ménagers et beauté. 10 personnes y assistaient, et la démonstratrice aurait vendu pour 900 euros de produits, dans l'enthousiasme général.
Quatre mois plus tard, la mère se souvient que la démonstratrice n'a utilisé aucune protection quand elle a vanté les mérites du produit "révolutionnaire" qui s'attaquait à la graisse des fours, des poêles et des vitres.
"Les soins se sont enchaînés et les douleurs aggravées", explique encore la maman. Alexyne a été envoyée à l'hôpital Saint-Joseph/Saint-Luc de Lyon, au centre des grands brûlés. Il a fallu opérer et greffer la jeune femme à partir d'un morceau de cuir chevelu.
La mère explique qu'une démonstratrice est venue constater, le 8 avril dernier, la situation. "Ils pensaient qu'on était des escrocs américains!", lance-t-elle.
Contacté par France 3 Alpes, Maître Chevassus, l'avocat qui défend Alexyne, ainsi qu'une autre plaignante également brûlée par ce produit, confirme qu'une plainte a été déposée et que le procureur d'Albertville ne s'est pas encore prononcé sur les suites à donner à cette affaire.
De son côté, la société Prowin, qui commercialise le dégraissant, se dit "très choquée" par cette affaire et explique qu'un prélèvement a été fait en vue d'analyses. Lesquelles n'auraient rien révélé de particulier dans la composition du décapant. "Une composition qui respecte les normes en vigueur". Et d'ajouter: "il s'agit bien sûr d'un produit corrosif qui affiche clairement dans son étiquetage les précautions d'emploi habituelles pour ce genre de produit très puissant", à savoir rincer le produit en cas de contact avec la peau.
Un prélèvement a également été effectué par le service de répression des Fraudes qui n'a pas encore livré ses conclusions. Dans l'hypothèse où ces analyses révéleraient un problème, la société explique qu'elle s'engage à procéder à la modification de la composition du produit incriminé.
A ce jour, et d'après Maître Chevassus, il y aurait trois personnes brûlées avec le même produit en Savoie et plusieurs autres en France.