L'ancien leader de l'organisation basque ETA Josu Ternera, 69 ans, a vu sa demande de placement sous contrôle judiciaire rejetée par la justice française ce mercredi. L'une de ses avocates dénonce une "décision politique" et annonce un pourvoi en cassation.
Josu Ternera, l'un des plus influents chefs de l'organisation séparatiste basque ETA, reste en détention. La justice française a rejeté sa demande de remise en liberté ce mercredi 11 septembre. Le leader indépendantiste est derrière les barreaux depuis son arrestation à Sallanches (Haute-Savoie) la mi-mai, malgré son état de santé fragile, pointent ses avocats.
Les avocats de Josu Ternera, 69 ans, souhaitaient obtenir le placement sous contrôle judiciaire de leur client, visé par plusieurs mandats d'arrêts européens et demandes d'extradition. Il est notamment réclamé par la justice espagnole depuis plusieurs mois.
Le rejet de cette demande est une "décision politique", selon l'une des avocates, Me Laure Heinich-Luijer, pour qui les arguments soulevés devant la Cour "auraient dû permettre une remise en liberté". "On va faire un pourvoi en cassation", a-t-elle annoncé.
Mandat d'arrêt européen
La Cour d'appel avait ordonné le 19 juin la remise en liberté de Josu Ternera, de son vrai nom Josu Antonio Urrutikoetxea Bengoetxea, alors placé en détention provisoire dans le cadre d'un mandat d'arrêt français. Mais le leader indépendantiste avait été de nouveau arrêté à sa sortie de prison, à la demande du parquet général, en vertu cette fois d'une demande d'extradition notifiée par la justice espagnole.
Au cours de l'audience de mercredi, les avocats de Josu Ternera avaient invoqué des manquements dans la procédure, mais aussi l'état de santé fragile de leur client pour justifier sa remise en liberté. Après plus de 16 ans de cavale, le leader indépendantiste avait été interpellé le 16 mai à Sallanches (Savoie) alors qu'il se rendait à l'hôpital pour se faire opérer. Selon les médias espagnols, il souffrirait d'un cancer. Il a été opéré début septembre à Paris.
Josu Ternera est sous le coup d'un mandat d'arrêt européen émis par l'Espagne pour des "crimes de lèse-humanité" commis entre octobre 2004 et décembre 2007. Il fait également l'objet de deux demandes d'extradition émises par Madrid. La première concerne son rôle présumé dans un attentat contre une caserne de la garde civile espagnole qui avait fait 11 morts en 1987 à Saragosse, et la deuxième son implication présumée dans l'assassinat en 1980 d'un cadre du groupe Michelin en Espagne.
