Quatre gradés seront jugés en octobre devant le tribunal correctionnel de Lyon après l'avalanche qui a coûté la vie à six légionnaires en 2016 à Valfréjus (Savoie). Ils sont notamment poursuivis pour homicide involontaire.
Le drame avait coûté la vie à six légionnaires en 2016. Trois ans après l'avalanche mortelle de Valfréjus (Savoie), quatre militaires sont renvoyés les 10 et 11 octobre devant le tribunal correctionnel de Lyon. Ils y seront jugés pour homicides involontaires et blessures involontaires, selon une source judiciaire.
"Il s'agit de gradés qui ont commis un certain nombre d'imprudences techniques mais qui avaient aussi une certaine conception de la discipline, une conception un peu caricaturale, a estimé l'avocat de deux soldats blessés, parties civiles, Me Jean-Michel Quillardet. Ce sont des officiers ou sous-officiers exécutants qui sont poursuivis. On sent que l'armée, au fond, est soulagée que la chaîne de commandement ne soit pas mise en cause".
Le 18 janvier 2016, 51 militaires du 2e régiment étranger de génie de Saint-Christol (Vaucluse), qui appartient à la 27e Brigade d'infanterie de montagne (BIM) basée dans les Alpes, participaient à une sortie en ski de randonnée dans le cadre d'un stage destiné à leur apprendre les bases du déplacement en montagne et en terrain enneigé.
Risque d'avalanche "marqué"
A la mi-journée, une grosse coulée de 400 mètres de large sur 300 mètres de dénivelé, partie au-dessus du groupe, emportait 18 soldats. Cinq légionnaires dont un Albanais, un Malgache naturalisé Français, un Italien, un Moldave et un Népalais sont morts sur le coup. Un sixième, hongrois, une semaine plus tard des suites de ses blessures. Âgés de 21 à 33 ans, ils devaient partir en mission au Tchad, au Mali et en Centrafrique. Sept autres soldats ont été blessés.
Le jour des faits, Météo France affichait un risque d'avalanche "marqué" de 3 sur une échelle de 5, notamment dans le type de pente raide où le groupe s'était engagé, sous le col du Petit Argentier (2.599 mètres). Le parquet d'Albertville, chargé des premières investigations, s'était dessaisi de ce dossier plus de 20 mois après le drame au profit de la juridiction interrégionale lyonnaise, compétente en matière militaire. Celle-ci avait ouvert une information judiciaire contre X.