A cause de la fermeture des remontées mécaniques, les entreprises de dameuses se retrouvent sans ressources

La fermeture des remontées mécaniques impacte lourdement Kässbohrer E.S.E., basée en Savoie. Sans ski alpin, les ressources sont devenues quasi inexistantes pour cette entreprise de dameuses.

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Avec seulement quelques petits colis à préparer, Jean-Claude De Rézende a connu des mois de février plus fructueux. Dans son entreprise de dameuse, Kässbohrer E.S.E., le rythme de travail s'est considérablement ralenti cette année pour cause de pandémie. "Aujourd'hui, on n'a que quelques colis par palette alors que d'habitude, c'est toute la zone qui est remplie. On a normalement entre 50 et 60 colis qui partent chaque jour dans les différentes stations de France. Et là, on n'a pas grand chose", constate le magasinier.

Dans les stations de ski, les remontées mécaniques sont à l'arrêt, les dameuses ne fonctionnent donc pas. Conséquences pour cette entreprise savoyarde, les clients se font rares. Jean-Yves Blanc, chef d'atelier à la Société des 3 Vallées, n'était pas encore venu cette saison. "Normalement, on passe au minimum une fois par semaine. Là, c'est la première fois de l'hiver, remarque-t-il. Notre entreprise n'ayant pas eu de rentrée d'argent, elle va forcément réinvestir le moins possible et elle ne va pas changer des machines qui n'ont pas tourné."

 

"C'est très compliqué pour nous"

Sans nouvelles commandes, Benjamin Vallet ne reconnaît plus son entreprise. En temps normal, le mécanicien se rend en station tous les jours en février. "D'habitude, l'atelier est plein. C'est une fourmilière. A l'extérieur, on vient, on prend nos pièces et on repart. Il y a toujours quelqu'un qui passe par là, même les clients qui viennent chercher des pièces ou des renseignements. Mais là, c'est calme", déplore le technicien.

Les salariés sont tous en chômage partiel à des degrés divers. Et l'entreprise devrait connaître de très longs mois sans aucune rentrée d'argent conséquente, car les clients ne reviendront pas avant longtemps. "L'hiver prochain, j'espère que les stations vont tourner. Et au printemps prochain, ils vont peut-être passer des commandes qu'on va livrer et facturer à l'automne. Donc le paiement aura lieu fin 2022 ou début 2023. Il faut qu'on tienne deux ans sans rentrée de trésorerie significative, c'est très compliqué pour nous", explique Didier Bic, directeur général de Kässbohrer E.S.E.

Un chemin encore long et un avenir très flou. Le chiffre d'affaire de l'entreprise basée à Tours-en-Savoie a baissé d'environ 90% à cause de la crise sanitaire. Le groupe ne sait pas encore s'il sera contraint de procéder à des licenciements.

 

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