Après avoir refermé 2023 sur un étincelant triplé à Lenzerheide, en Suisse, Justine Braisaz-Bouchet se lance à l'assaut de 2024 avec le dossard jaune de leader du classement général de la Coupe du monde de biathlon sur les épaules, à Oberhof, en Allemagne, ce vendredi 5 janvier.
Elle pouvait difficilement rêver mieux en termes de résultats pour son retour sur le circuit après avoir donné naissance à sa fille Côme en février 2023 : en l'espace de quatre jours dans les montagnes suisses mi-décembre, Justine Braisaz-Bouchet a quasi doublé son total de victoires individuelles en Coupe du monde, porté de quatre à sept, avec un rare triplé sprint-poursuite-mass start. Une performance inédite depuis 2005, depuis le triplé de Sandrine Bailly à Pokjuka, en Slovénie.
Si bien qu'au tiers de la saison, après 8 des 21 courses individuelles de l'hiver précisément, la championne olympique 2022 de la mass start s'est parée du dossard jaune qui distingue la meilleure biathlète du moment, juste avant la trêve de fin d'année.
Depuis le début de ma carrière, c'est un rêve, le dossard jaune.
Justine Braisaz-Bouchetbiathlète des Saisies
Les 270 points engrangés en Suisse lors de son triplé l'ont propulsée en tête avec un total de 427 points. La biathlète des Saisies compte dix points d'avance sur sa plus proche poursuivante, la Norvégienne Ingrid Tandrevold (417 points), et 34 points de plus que la Suédoise Elvira Oeberg (393 points), troisième.
Julia Simon, la tenante du gros globe de cristal, à laquelle elle est opposée dans une affaire de fraude à la carte bancaire, pointe, elle, aux portes du top 5. Elle est sixième avec 317 points.
Le porter aujourd'hui, c'est "anecdotique"
"Depuis le début de ma carrière, c'est un rêve, le dossard jaune", reconnaît volontiers Justine Braisaz-Bouchet. "Seules les meilleures biathlètes ont remporté un gros globe de cristal un jour. Ça représente la crème de la crème".
De là à s'imaginer le tenir entre ses mains en fin de saison, il y a un pas que la biathlète savoyarde prend soin de ne pas franchir pour le moment. Porter le dossard jaune "aujourd'hui, c'est anecdotique, ça aura beaucoup plus de sens fin février ou début mars", estime-t-elle.
Confirmer ses belles statistiques au tir
À Oberhof, pas de neige fraîche. Ce sont des conditions météo douces, pluvieuses et venteuses qui attendent les meilleurs biathlètes mondiaux pour la reprise. Le sprint masculin, prévu ce jeudi, a ainsi été repoussé à vendredi.
Un des défis pour Justine Braisaz-Bouchet sur le piégeux site allemand sera de se maintenir à la hauteur de ses nouvelles ambitions au tir, le secteur qui lui donne du fil à retordre depuis toujours.
"Clairement, avoir des belles statistiques au tir, c'est mon objectif principal", se fixait-elle en amont de la saison. Jusque-là, elle frôle les 90% de réussite au tir debout, quand, au mieux, elle s'approchait des 80% les hivers précédents.
Les hommes visent un premier podium
Si les Bleues ont imposé leur loi cinq fois en huit courses individuelles depuis le début de la saison, les Français, qui sortaient d'un hiver déjà délicat, courent toujours après un premier podium, et même un premier top 5.
Au mieux, Quentin Fillon Maillet, Emilien Jacquelin et Eric Perrot, se sont classés sixièmes, une fois chacun.
Johannes Boe, même parti pour être moins ébouriffant que la saison passée, est lui déjà réinstallé confortablement sur le trône au classement général de la Coupe du monde, devant son frère aîné Tarjei.