BIATHLON. "J'étais effrayée face aux cibles", la Savoyarde Justine Braisaz-Bouchet veut "être quelqu'un sur le pas de tir"

La biathlète des Saisies, de retour sur le circuit mondial après avoir donné naissance à une petite fille, a déjà prouvé qu'elle était toujours l'une des meilleures concurrentes à ski. Reste, désormais, à trouver le relâchement suffisant pour s'affirmer comme l'une des meilleures gâchettes. Elle dispute le sprint ce vendredi, à Hochfilzen, en Autriche.

"Jusqu'à maintenant, j'étais effrayée face aux cibles" : Justine Braisaz-Bouchet, de retour de maternité après une saison blanche, s'est fixée pour objectif de s'affirmer "enfin" sur le pas de tir, le lieu de ses tourments récurrents.

L'étape suédoise de rentrée a montré qu'il y avait encore du travail pour la biathlète savoyarde, auteure de trois ou quatre fautes dans chacune des trois premières courses individuelles de la saison. A quelques heures de prendre le départ du sprint de la deuxième étape de coupe du monde à Hochfilzen, en Autriche, elle s'est confiée sur ses difficultés sur le pas de tir dans un entretien avec l'AFP.

"Je pense au sprint (ce vendredi), je me dis qu'il y a moyen de laisser couler, d'être dans l'action", a expliqué la biathlète de 27 ans. "C'est ce relâchement mental qui va m'amener" à réussir.

"Clairement, avoir des belles statistiques au tir, c'est mon objectif principal", avait-elle confirmé avant l'ouverture de la saison de Coupe du monde de biathlon la semaine dernière à Östersund (Suède).

"Être quelqu'un sur le pas de tir. Oh oui, ça, ça me démange !", piaffait la championne olympique 2022 de la mass start, quelques semaines plus tôt, lors du dernier stage de préparation des Bleus à Bessans (Savoie). "Enfin pouvoir me réaliser face aux cibles, je crois que c'est ce qui me tient le plus à cœur, et que c'est pour ça que j'avais autant envie de revenir à la compétition."

Faire le vide sur le pas de tir

"Jusqu'à maintenant, j'avais peur. J'avais vraiment peur, pas confiance", racontait-elle. "Et, du coup, dans l'intention, dans la capacité à être présente, et les actions qui en découlent, c'était difficile. Le chrono tourne, il y a des éléments extérieurs, le public, le vent, les adversaires qui sont dans un coin de la tête... Aujourd'hui, je me dis : mais pourquoi tu penses à tout ça ? Vas-y. Techniquement, je sais faire."

"J'ai l'impression de me mettre la pression là-dessus, en ciblant quelque chose de très précis, mais j'en ai vraiment envie", reprenait la biathlète des Saisies. "J'espère que cette envie se réalisera avec un dossard sur le dos."

Dans l'approche derrière la carabine, il ne s'agit pas du tout pour Braisaz-Bouchet de reproduire sa mass start en or des Jeux de Pékin.

Le souvenir de sa médaille d'or à Pékin

"C'était un contexte particulier : je suis arrivée avec trois courses, trois désillusions. Je me rappelle, au quatrième tir, je me suis dit : 'J'aurais mené au moins cinq minutes' et je suis arrivée avec énormément de détachement", se souvient-elle. Mais "je ne suis pas sûre qu'être dans cet état d'esprit-là tout un hiver, voire les trois saisons qui arrivent (jusqu'aux JO-2026, NDLR), ça m'amène quelque part", estime-t-elle.

À ski en revanche, la biathlète savoyarde a montré qu'elle avait déjà retrouvé une très belle forme physique, moins de dix mois après avoir donné naissance à sa fille Côme : elle n'a pas quitté le top 5 des meilleurs temps de ski à Östersund, et a même signé le deuxième meilleur chrono dans l'individuel de rentrée (dont elle s'est classée 21ᵉ).

Le corps a une belle mémoire. J'ai très vite retrouvé une belle mobilité, de la tonicité.

Justine Braisaz-Bouchet

biathlète des Saisies

"Le corps a une belle mémoire. J'ai très vite retrouvé une belle mobilité, de la tonicité aussi. En intensité, c'est revenu en six mois d'entraînement", rappelle Justine Braisaz-Bouchet, dont le mari a pris un congé parental et qui la rejoindra régulièrement avec leur fille cet hiver. 

Au fil de la préparation estivale, la densité à haut niveau des Bleues, avec notamment Lou Jeanmonnot, l'a "boostée". "Plein de fois, elles m'ont poussée dans mes retranchements, poursuit-elle. Je me suis dit : 'Ok, je suis moins forte qu'elles, ça pique un petit peu. Quels sont les outils pour me permettre de rehausser mon niveau ?' C'est vraiment moteur."

Monter sur le podium et viser le top 10

Son ambition pour cet hiver de reprise ? Justine Braisaz-Bouchet espère "monter sur le podium plusieurs fois" après ses 24ᵉ et 15ᵉ places pour le premier enchaînement sprint-poursuite de la saison à Östersund.

"Je m'imagine être dans un top 10, et j'espère l'être régulièrement. Au-delà de ça, je pense que je serai déçue", poursuit-elle. "J'ai quand même envie d'être performante."

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