Bisbilles autour de la charte du Parc National de la Vanoise (Savoie)

A l'heure où la fronde s'organise contre la nouvelle charte du parc de la Vanoise, des association écologistes sont montées au créneau ce 12 décembre en organisant une conférence de presse à l'Assemblée nationale.

"Le projet (de nouvelle charte) n'est pas bien ambitieux sur les questions d'aménagement et de domaine skiable", ont expliqué les associations réunies à Paris, "en fait, pour tous « ces sujets qui fâchent », il renvoie même au droit commun : on fera la même chose dans la zone d'adhésion du Parc qu’ailleurs en France. Le cœur du Parc bénéficie d'une protection forte mais, déconnecté du territoire voire cerné par un développement industriel du tourisme, se trouve menacé indirectement".

Les organisations environnementales, tout en soulignant la faiblesse de la charte, ont donc réaffirmé leur soutien au document qui fixe les 'règles' sur 15 ans et en appellent à l'opinion publique pour soutenir la Vanoise mais aussi tous les parcs de France.


Les stations ne le voient pas de cet œil


D'après les maires des stations situées dans le périmètre du parc (coeur + aire d'adhésion), ce projet implique de "nombreuses contraintes" susceptibles d'entraver le développement économique de la montagne. Très récemment 23 des 29 communes concernées ont dit "non" à la nouvelle charte.

Tignes, par exemple, s'oppose au projet. Le maire Olivier Zaragoza aime à rappeler que 5000 salariés vivent du tourisme dans sa station. "Nous voulons pouvoir pérenniser notre outil de travail sans avoir encore de nouvelles contraintes environnementales", explique le maire.

"Ce n'est pas au parc de décider du développement des stations. Il y a des élus pour le faire", a également déploré le maire de Courchevel, Gilbert Blanc-Tailleur.

Dans son aire d'adhésion, le parc est parcouru par 520 remontées mécaniques réparties sur une vingtaine de stations de sports d'hiver.

Une position qui inquiète 


La révolte des stations de ski inquiète les défenseurs du projet de charte. "Sans l'adhésion des communes, on risque de se retrouver avec un coeur de parc sans aire périphérique", souligne le directeur du Parc, Emmanuel Michau. La portée de la charte serait réduite au "coeur du parc" qui s'étend sur 529 km2, contre 1 450 km2 pour l'aire d'adhésion.

"Surpris" par la fronde des stations, Yves Paccalet, conseiller régional écologiste et administrateur du Parc national de la Vanoise a lancé une pétition afin "que la charte soit adoptée en l'état".  Elle a déjà été signée par quelque 14 000 personnes. "Les stations ne sont pas les seules à décider, comme son nom l'indique il s'agit d'un parc national",  poursuit Yves Paccalet qui assure avoir reçu le soutien de nombreux touristes.

Pendant ce temps, l'enquête publique débute 


Après la consultation institutionnelle, c'est la population qui est concertée. Tout le monde est invité à donner son avis sur la nouvelle charte du Parc National de la Vanoise.

Cinq commissaires enquêteurs veillent au grain et des réunions publiques sont prévues avec ces commissaires :
- le jeudi 20 décembre à Chambéry
- le lundi 7 janvier à Bourg-Saint-Maurice
- le mercredi 16 janvier à Lanslebourg

Lorsque l'enquête publique sera terminée en janvier, elle sera analysée puis transmise au Ministère de l'Environnement. Le Conseil d'Etat la passera au peigne au fin. Et puis, le ministre prendra un décret qui promulguera ladite charte.

Et retour à la case départ, les communes auront quatre mois pour décider si elles adhèrent ou pas, c'est-à-dire si elles décident de faire partie ou pas de l'aire d'adhésion du parc.

En Vanoise, il y a 16 communes dans le coeur de parc, et 29 communes dans tout le périmètre (coeur de parc + aire d'adhésion).


C'est quoi cette charte ?


Elle fixe des objectifs :
- pour le coeur de parc, des objectifs de protection des patrimoines 
- pour l'aire d'adhésion, des orientations et des mesures de développement durable, et des mises en valeur des patrimoines

Un projet qui a été élaboré par le Conseil d'Administration du Parc National (composé des acteurs locaux). Mais qui doit être "validé" par les acteurs locaux. C'est le but des deux concertations. 

Des exemples d'actions concertées


A Aussois, le parc et ses acteurs ont mis en place une organisation du site appelée "Plan d'amont, plan d'aval", qui a pour but de réglementer et établir les accès hors du coeur du parc, au niveau des deux grands barrages EDF. Par exemple en construisant des parkings.

Autre exemple à Pralognan-la-Vanoise, le parc travaille à une valorisation d'alpage pour préserver les terres de basse d'altitude. 

Retour sur le vote des communes


Reste à savoir si la population sera plus favorable à cette nouvelle charte que certains élus. Ces derniers se sont prononcés majoritairement contre la nouvelle charte, du moins en l'état (23 sur 29).


Elles craignent que la réglementation soit plus restrictive dans l'aire d'adhésion. Ce qui, en clair, ne convient ni aux stations de l'aire d'adhésion qui verraient leurs projets d'extension avorter, ni aux stations du coeur du parc qui, de toute façon, ne peuvent pas se développer. Il faut dire qu'au sein du Parc National de la Vanoise, se trouvent les plus grandes stations de sports d'hiver des Alpes.
 

C'est quoi la différence entre un parc national et un parc régional ?


 

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