En Savoie, les habitants de Bourg-Saint-Maurice ont accès à des tarifs préférentiels pour les forfaits de ski de la station des Arcs. Une "discrimination" selon l’Etat, qui attaque la commune en justice.
Le "forfait résident", c’est la pomme de discorde entre l’Etat et la commune de Bourg-Saint-Maurice.
Depuis les années 60, la station des Arcs, qui appartient à la municipalité, propose des tarifs préférentiels pour ses résidents à l’année. Chaque hiver, jusqu’à 4 000 personnes bénéficient de ce forfait à 245 euros, au lieu de 650 au tarif normal. Les enfants de locaux, eux, n’ont que 15 euros à débourser.
"Nous sommes dans une région où la vie est très chère, et ça fait partie des petits avantages que l’on peut avoir en étant ici", justifie Guillaume Desrues, le maire (SE) de Bourg-Saint-Maurice.
"Une discrimination" selon l'Etat
Mais ces tarifs préférentiels ne sont pas au goût de la préfecture de la Savoie. Cette dernière a déposé un recours en justice visant la commune de Bourg-Saint-Maurice et sa station des Arcs pour contester ces forfaits résidents. Pour les services de l'Etat, ils représentent une inégalité devant un service public.
De son côté, la municipalité savoyarde persiste et signe. Les élus veulent à tout prix conserver cette mesure. Et les habitants de la station, eux aussi, se mobilisent pour sauver le "forfait résident". Des affiches fleurissent partout dans la station tandis qu'une page a été lancée sur les réseaux sociaux pour faire écho à la mobilisation.
"Le ski, c’est vraiment super cher ! Et ici, le forfait résident vient équilibrer une justice sociale au niveau du ski", argumente Alexandra, habitante de Bourg-Saint-Maurice et militante pour le maintien du forfait.
"Si on ne peut plus profiter du forfait, on se mettra à la peau de phoque et on n'ira plus skier sur le domaine des Arcs", prédit une autre résidente.
D'autres stations comme La Plagne ont déjà abandonné ces forfaits à prix réduits pour les habitants. Contactée par France 3 Alpes, la préfecture n’a pas souhaité s’exprimer. La décision du tribunal administratif pourrait être rendue dès cet automne.