Le plan de sauvegarde de l'emploi a été validé pour l'usine FerroPem de La Léchère, en Savoie. Les salariés concernés vont recevoir des propositions de reclassement en interne. Ils gardent espoir qu'un repreneur manifeste son intérêt.
C'est la fin d'un long combat. Celui des salariés de FerroPem sur le site de La Léchère, en Savoie. Depuis près d'un an, ils tentent de sauver leur usine de Château-Feuillet et ses quelque 200 salariés menacés par un plan de sauvegarde de l'emploi (PSE).
Le plan social a été validé par la direction départementale du travail le 4 mai. "C'est bel et bien terminé, regrette Mustapha Haddou, secrétaire (CGT) du comité central d’entreprise FerroPem. Ca met un coup au moral, même si on s'y attendait. Les salariés ont du mal à réaliser qu'ils doivent tourner une page de leur vie."
L'usine FerroPem de La Léchère produit du silico-calcium, un matériau rare utilisé notamment dans la fabrication de panneaux solaires ou de batteries de voitures électriques. Le site savoyard est le dernier, en Europe, à produire ce ferro-alliage.
L'ultime espoir d'une reprise
La direction dispose d'un délai de deux semaines pour proposer aux salariés un reclassement en interne sur un autre site du groupe en France. Les salariés concernés disposent d'un mois pour répondre à cette proposition. En cas de refus, ils recevront une notification pour licenciement économique.
Seule une minorité de salariés risque d'accepter la proposition de reclassement, selon Mustapha Haddou. "Une grande partie des salariés n'accepteront pas ces postes puisque ça engendre un changement de vie complet, un déménagement ou des temps de trajet hors norme", assure-t-il.
Au cours des derniers mois, quatre repreneurs avaient fait part de leur intérêt pour le site de Château-Feuillet mais la maison-mère, Ferroglobe, avait refusé de vendre. Les salariés ne perdent pas espoir que le site, devenu rentable en 2021, soit repris malgré la validation du plan social.
"Un des arguments que nous avançaient le ministère de l'Economie et la direction de Ferroglobe, c'est que les repreneurs attendaient la fin de la procédure de PSE pour avancer sur ces dossiers", ajoute Mustapha Haddou, appellant tous les potentiels repreneurs à se faire connaître et le ministère à "engager toutes les démarches administratives pour que ce site soit repris le plus rapidement possible".
Mise à jour du 12 mai
Dans un mail adressé à notre rédaction ce mercredi 11 mai, la direction de la communication de Ferroglobe affirme pour sa part qu'"aucune offre de reprise n’a été reçue" et que "la société Ferropem n’a jamais refusé de vendre ce site à un concurrent".
Les informations que nous avons recueillies pendant plusieurs mois sur le terrain, auprès des syndicats, des élus locaux et du ministère de l'Industrie, contredisent ces affirmations de la direction de la communication de Ferroglobe qui ajoute par ailleurs qu'"en 2021, le site n’a pas été rentable". Sur ce point précis, toujours selon nos informations, le site de Chateau-Feuillet n'a pas perdu d'argent sur les 3 premiers mois de l'année 2021, avant sa mise à l'arrêt le 29 mars. Les comptes prévisionnels laissaient en outre entrevoir une forte rentabilité sur le reste de l'année 2021 en raison de l'envolée du cours du silicium.