Thierry Fournier, coiffeur et barbier à Chambéry, a publié une photo où il se met à nu dans son salon pour alerter sur les difficultés que vivent les petits commerces à l'heure du deuxième confinement. Il encourage également à consommer local.
Parfois, pour sensibiliser à sa cause, il faut savoir donner de sa personne. Alors que son pas-de-porte est de nouveau fermé depuis le second confinement, Thierry Fournier a souhaité alerter sur les difficultés des petits commerçants d'une manière peu conventionnelle : en posant nu sur les réseaux sociaux.
"Consommez local sinon même les barbiers finiront à poil ! Soutenez vos commerçants, artisans et restaurateurs du centre-ville. N’achetez pas sur Internet, gardez votre argent pour la fin du confinement", implore-t-il dans une publication Facebook.
Tout part d'une initiative nationale, le hashtag #MonCoiffeurAPoil, lancé pour parler des difficultés des salons de coiffure. Un slogan détourné par Thierry, barbier à Chambéry, pour faire rire ses clients mais surtout pour sensibiliser sur d'autres établissements.
"Il va y avoir Noël. Si jamais on attend un petit peu, les commerces vont rouvrir donc les gens vont pouvoir consommer en centre-ville et c'est important parce que c'est des emplois et si ces emplois n'existent plus, les centre-villes meurent", craint Thierry Fournier.
"Il faut penser local"
La photo a beaucoup plu chez les commerçants de Chambéry. Parmi eux, son ami Maxime, traiteur, lourdement pénalisé par les deux confinements. A un mois et demi de Noël, la mainmise des grandes entreprises et des géants de la distribution lui fait peur. Alors Thierry, Maxime et d'autres commerçants chambériens tentent de trouver des solutions.
"Il faut penser à nos cadeaux de Noël, c'est sûr, mais il faut penser local. Ce qui est important, c'est qu'on puisse, nous, recréer notre façon de vendre. On n'a plus le choix, estime Maxime Sieyes. Il faut vite qu'on réagisse et qu'on puisse vendre nos produits localement."
Parmi les solutions employées par certaines entreprises pour garder la tête hors de l'eau, la vente aux particuliers. C'est le cas de Alp'Viandes, entreprise de vente en gros de viande. Pour la première fois depuis sa création, un système de drive a été créé lors du premier confinement et renouvelé depuis le deuxième.
"Tous les restaurants sont fermés, les traiteurs sont fermés, on n'a pas grand chose à faire d'autre que de servir le particulier", résume Patrice Arnaud, PDG de l'entreprise savoyarde. Pour lui comme tous les autres commerçants une seule date en tête : le 24 décembre. Le compte à rebours est lancé.