Implantée à Chambéry, Lunabee Studio est la plus petite entreprise membre de l'équipe-projet StopCovid. Elle travaille au développement de cette application de traçage numérique qui doit accompagner la sortie du confinement.
Une petite entreprise savoyarde pour un projet géant. A Chambéry, Lunabee Studio et ses 13 salariés se sont lancés dans le développement de l'application de traçage numérique StopCovid. Annoncée par le gouvernement pour accompagner le déconfinement, elle vise à identifier les malades du nouveau coronavirus et avertir les personnes ayant été en contact rapproché avec eux.
L'acteur chambérien, né en 2011, côtoie des géants comme Dassault Systèmes ou Orange au sein de l'équipe-projet "afin de structurer et renforcer leur contribution au projet gouvernemental de mise en place d’une application mobile de contact tracing (traçage des contacts, NDLR)". C'est la plus petite entreprise membre de ce projet. Un peu sur place, beaucoup en télétravail, six collaborateurs de Lunabee Studio sont à l'œuvre pour programmer des dizaines de milliers de lignes de codes informatiques. Et impossibles d'y jeter un œil, elles sont ultra confidentielles.
Nous avons à ❤️ de créer des applications ? de qualité, qui ont un impact sur la société. Depuis le début de cette crise, nous travaillons sans relâche sur les applications #StopCovid. Aujourd’hui, nous sommes fiers de faire partie de cette équipe ?? pour aider au déconfinement. pic.twitter.com/KFam3kll6D
— Lunabee Studio (@lunabeeStudio) April 26, 2020
"Il faut anticiper tout ce qui va potentiellement se passer sur le téléphone de l'utilisateur. Quand vous avez une application qui va être utilisée par des millions de personnes comme celle-ci, il y a énormément de cas qu'il faut prévoir. Il faut décrire au téléphone le comportement qu'il doit adopter dans ces millions de cas différents", résume Olivier Berni, co-fondateur de Lunabee Studio.
"Aucun compromis sur la vie privée"
De la Corée du sud à la Pologne en passant par Israël, des applications de traçage du coronavirus sont activées dans certains pays. Pour contrôler le confinement ou transmettre des données sanitaires, toutes fonctionnent sur un modèle différent. En France, l'application permettrait d'"identifier les chaînes de transmission" du virus pour ne pas risquer une "deuxième vague" juste après le déconfinement. Cet outil sera utilisé sur la base du volontariat et uniquement pendant l'épidémie de Covid-19. Et la protection de la vie privée des utilisateurs est centrale dans cette phase de développement.
"Le code source de l'application sera disponible au public pour aller regarder ce que l'on fait et ce que l'on ne fait pas dans l'application, explique Thomas Jaussoin, co-fondateur de l'entreprise chambérienne. Pour nous, c'était la condition sine qua none de protéger la vie privée des citoyens français avec une architecture, une technologie qui peut assurer cette confidentialité, cette anonymisation du mécanisme."
Lunabee Studio est un champion des applications efficaces. Parmi les acteurs publics et privés du projet StopCovid, c'est le plus petit mais le plus proche de l'utilisateur. "On ne fait aucun compromis sur la vie privée, (sur) la sécurité des données des utilisateurs. Chaque utilisateur se voit affecter, par l'intermédiaire d'un serveur très sécurisé, un identifiant totalement anonyme, totalement aléatoire", vulgarise Olivier Berni.
Reste bien des incertitudes techniques sur StopCovid. Comme l'accord du géant Apple pour intégrer son système bluetooth sur lequel repose l'application, sans parler des questions éthiques et politiques. Le Premier ministre Edouard Philippe a annoncé ce mardi devant les députés que StopCovid ne serait pas prête au sortir du confinement prévu pour le 11 mai. Ultime étape : l'application doit faire l’objet d’un débat parlementaire et d'un vote.