En marge des violences à Moirans, la cour d'appel de Chambéry rejette la demande de libération "sans escorte"

Une autorisation de sortir "sous escorte" est toujours examinée par la Justice, ce mercredi 21 octobre au matin, alors qu'un jeune détenu, issu des gens du voyage, souhaite assister aux obsèques de son frère. La première demande, "sans escorte", a été refusée par la cour d'appel de Chambéry. 

La cour d'appel de Chambéry a confirmé dans la matinée, le rejet de l'autorisation de sortie d'un détenu de la prison d'Aiton (Savoie) pour assister à l'enterrement de son frère, à l'origine des violents incidents à Moirans (Isère). Une nouvelle demande, cette fois-ci "sous escorte", est en cours d'examen.

"La présidente de la chambre d'application des peines de Chambéry a confirmé la décision de la juge d'application des peines d'Albertville qui a refusé l'autorisation de sortir libre", a indiqué le parquet général de Chambéry. Le juge d'application des peines d'Albertville a ensuite reçu une nouvelle demande d'autorisation de sortir, "sous escorte".

Après la mutinerie à la prison d'Aiton, le détenu a été transféré, dans la nuit, vers un autre établissement pénitentiaire. Cela pourrait obliger le juge d'Albertville à se dessaisir de son cas. "Je vais faire une nouvelle demande de sortie sous escorte", a indiqué son avocat, Me Ronald Gallo.

"Des décisions implacables et inhumaines", selon l'avocat du détenu

Le refus des autorités judiciaires de laisser sortir ce détenu a déclenché de violentes émeutes à Moirans, ainsi qu'une mutinerie à la prison d'Aiton, où le jeune homme était détenu. La mère du jeune homme décédé, identifiée comme Adèle Vinterstein, a déclaré sur BFM TV avoir "demandé une escorte, même avec des boulets aux pieds". "Ça ne prendrait qu'une heure", a-t-elle expliqué.

L'avocat du détenu de 24 ans, condamné à cinq ans de prison pour vol avec arme, a critiqué la "violence que constitue cette décision". "Le fait qu'on interdise à ce gars d'aller voir la dépouille de son frère, c'est atterrant. Il a été jugé comme ayant un comportement global satisfaisant", a déclaré Me Ronald Gallo, évoquant un seul incident en trois ans de détention.

"Il est dans la phase d'aménagement de peine. Il est accessible aux permissions. Il n'a pas un casier judiciaire qui fait peur", a ajouté l'avocat. "Sous prétexte de fermeté, on rend des décisions implacables et inhumaines." Selon l'avocat, le rejet de l'autorisation de sortir en appel a été motivé par la mutinerie à la prison d'Aiton mardi soir. "Ils n'avaient pas de motif sérieux pour le laisser sortir, maintenant ils en ont un", a-t-il ajouté.

Plus de 200 gendarmes mobilisés

"La justice doit décider indépendamment et pas sous la pression de la rue", a indiqué le préfet de l'Isère, Jean-Paul Bonnetain, qui précise que 180 gendarmes mobiles ainsi qu'une cinquantaine de gendarmes du groupement départemental de l'Isère se relaient à Moirans, "car il faut tenir le terrain 24 heures sur 24. "On se prépare à gérer tous les scénarios", ajoute le préfet. "Si le garçon sort, ça sera de notre responsabilité qu'il retourne en prison", a-t-il poursuivi.

"Le calme est revenu mais on reste en alerte maximum pour suivre la situation", a souligné M. Bonnetain. Aucune interpellation n'a eu lieu la nuit dernière, a-t-il précisé. "On a fait de l'ordre public", mais "des consignes ont été données pour effectuer un maximum de photos et de vidéo avec le souci d'identifier et de poursuivre" les instigateurs des émeutes, a ajouté le préfet.
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