"Nous cultivons l'avenir, vous semez le chaos" : la permanence d'un député LFI visée par des agriculteurs à Chambéry

Ce jeudi dans la soirée, du fumier a été déversé devant la permanence du député LFI Jean-François Coulomme à Chambéry. L’action a été revendiquée par la FDSEA et les Jeunes agriculteurs de Savoie et Haute-Savoie, en réponse au vote de la motion de censure par le parlementaire.

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La permanence du député de la 4e circonscription de la Savoie, Jean-François Coulomme, a été la cible d’une action des agriculteurs ce jeudi 12 décembre. Une trentaine de tracteurs a déversé du fumier devant le local de la permanence situé faubourg Marché, à Chambéry.

Une partie du bâtiment a notamment été bâchée et recouverte d’inscriptions telle que "Nous cultivons l’avenir, vous semez le chaos".

Les conséquences de la censure du gouvernement

Cette action a été revendiquée par la FDSEA et les Jeunes agriculteurs de la Savoie et de la Haute-Savoie. Ils entendent protester contre le vote de la motion de censure par le député LFI ayant entraîné la chute du gouvernement de Michel Barnier.

Nous sommes apolitiques, ce n’est pas le parti qui est visé ni la personne de Jean-François Coulomme, mais l’acte et les conséquences que cet acte a sur le monde agricole.

Alexandre Tassion, président des Jeunes agriculteurs de la Savoie

Des conséquences financières notamment. Les agriculteurs déplorent que ce vote ait balayé le budget destiné à mettre en place des mesures en faveur du monde agricole : "Il s’agit de 400 millions d’euros, nous dit Alexandre Tassion. Aujourd’hui, on en a marre, on est épuisés de battre."

Pour les agriculteurs, la censure et la chute du gouvernement de Michel Barnier ont à nouveau suspendu la concrétisation de promesses obtenues lors des grandes manifestations de l'hiver dernier. Parmi ces promesses, les prêts à taux réduits pour soulager les trésoreries, l’allègement sur la fiscalité des exploitants et sur l'emploi de saisonniers. 

"Cela fait un an que l’on a des revendications qui sont clairement exprimées par l’ensemble de la profession. Mais on fait un pas en avant, deux en arrière. Ça nous prend de l’énergie alors que l’on a des fermes à faire tourner", ajoute le président des Jeunes agriculteurs.

"Mauvaise cible"

De son côté, le député LFI, Jean-François Coulomme regrette le manque de dialogue. Il appelle, par ailleurs, le monde agricole à ne pas se tromper de cible.

Je connais les souffrances du monde agricole. Je sais les périls et la dangerosité de leur métier.

Jean-François Coulomme, député LFI de la 4e circonscription de la Savoie

Avant d'ajouter : "Mais quitte à aller exprimer leur colère, que je comprends, j’aurais trouvé ça plus logique qu’ils s’en prennent à celles et ceux dont la politique les a menées dans cette impasse."

Il a annoncé qu’aucune plainte ne serait déposée à l’encontre des agriculteurs qui ont mené cette opération. Les agriculteurs, eux, pensent à durcir le mouvement d’ici les prochaines semaines.

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