"Ils peuvent décaler l'audience, on sera là quoi qu'il arrive" : les membres de la Coordination rurale entendus par le procureur

Quatre agriculteurs de la Coordination rurale ont été placés en garde à vue, ce mercredi 11 décembre, à Guéret (Creuse). Ces interpellations font suite aux dégradations commises à l'Office français de la biodiversité, en novembre dernier. L'un d'entre eux a été libéré mercredi soir. Les trois autres seront jugés le 21 mai prochain

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Les choses ont évolué à Guéret depuis ce 11 décembre au soir. Quatre membres de la Coordination rurale ont été interpellés mercredi matin alors qu'ils travaillaient sur leurs exploitations. Ces interpellations font suite aux dégradations commises dans les bureaux de l'Office français de la biodiversité (OFB), en novembre dernier. Dès le début d'après-midi, une quinzaine de paysans s'est spontanément réunie aux abords de la cité administrative pour protester contre ces arrestations. 

Puis, aux alentours de 20 h 30, l'un des quatre agriculteurs placés en garde à vue a été libéré, accueilli par ses camarades de la Coordination rurale, qui ont ensuite décidé de lever le camp.

Ce jeudi 12 décembre matin, les trois autres ont été transférés au Palais de Justice pour être entendus par Alexandra Pethieu, procureure de la République.

Florian Tournade, président de la Coordination rurale en Creuse, attendait, avec d'autres membres du syndicat, la sortie de ses camarades : "Ce qu'on veut rapidement, c'est qu'ils sortent, en espérant qu'ils aient été gardés dans des conditions décentes. De toute façon, ils peuvent décaler l'audience autant qu'ils le veulent, on sera présents, on ne les laissera pas tomber quoi qu'il arrive".

Un à un, ils sont ensuite sortis du tribunal à la mi-journée sous les acclamations de leurs confrères. 

Les trois agriculteurs se sont vus notifier les infractions suivantes : dégradations en réunions lors d'une manifestation sur la voie publique, dégradations de bien destiné à l'utilité publique par inscriptions et outrages en réunion. Deux d'entre eux nient les faits, le troisième reconnaît un tag. Tous dénoncent une procédure allant au-delà de leur seule personne, comme le souligne l'un des convoqués, Paul Marchon secrétaire général de la Coordination Rurale de Creuse : "ce qu'il s'est passé hier, c'est qu'on a humilié les paysans. On a voulu couper la tête de la Coordination rurale. Je pense que c'est plus une chose politique qu'institutionnelle". 

Mobiliser 60 gendarmes pour arrêter quatre agriculteurs, c'est quand même une honte.

Kévin

Éleveur convoqué devant le tribunal

Tous, leur syndicat compris, dénoncent aussi les conditions de leur interpellation. Kévin est l'un d'entre eux : "Mobiliser 60 gendarmes pour arrêter quatre agriculteurs, c'est quand même une honte. S'ils nous avaient envoyé une convocation, on serait venus, on est pas des terroristes ! C'est du gaspillage d'argent public". Emmanuel, autre éleveur convoqué devant le tribunal, complète : "peut-être que notre syndicat dérange, mais lorsque l'on voit les moyens déployés.. Je pense que les officiels de police ont autre chose à faire".

Placés sous contrôle judiciaire, avec interdiction de se rendre à l’Ofice Français de la Biodiversité de Guéret et de rentrer en contact avec son directeur, les trois hommes seront jugés le 21 mai 2025 par le tribunal correctionnel. 

La Coordination Rurale de la Creuse les assure de son soutien. Son président, Florian Tournade, dit réfléchir à de futures actions. 

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