Dépôt de paille, de déchets agricoles et enfoncement de porte dans plusieurs locaux de l'administration publique... La colère des agriculteurs s'est fait entendre, mardi 19 novembre, dans les rues de la commune de Guéret, dans la Creuse. Si la préfète du département condamne fermement ces actions, le président de la Coordination rurale assure vouloir simplement discuter.
L'heure est au bilan, après les dégradations commises par des agriculteurs dans les locaux de l'Office français de la Biodiversité (OFB), ce mardi 19 novembre dans la commune de Guéret, en Creuse. "Menaces verbales", dépôts de déchets agricoles et enfoncement de portes... Tandis que la préfète de la Creuse, Anne Frackowiak-Jacobs, condamne fermement ces actions, le président de la Coordination rurale de la Creuse, Florian Tournade, assure, de son côté, vouloir simplement discuter.
Voici les explications dans ce reportage de Cécile Descubes et Nassuf Djailani :
Pour Anne Frackowiak-Jacobs, les actes commis par la Coordination rurale à Guéret sont inacceptables. "Je condamne toutes ces actions, ces dégradations et l'intimidation des représentants de la MSA et de l’OFB, tient-elle à rappeler. Pourtant, j'ai reçu des membres de la Coordination dans une atmosphère qui était respectueuse. Je n’imaginais pas que les actions allaient se dérouler ainsi."
C'est intolérable.
Anne Frackowiak-JacobsPréfète de la Creuse
"C’était de la violence verbale envers les représentants de la MSA et de l’OFB, mais aussi devant les membres du GDS, le groupement de défense sanitaire, rappelle Anne Frackowiak-Jacobs. Elle revient principalement sur les actes commis au bureau de l'Office français de la Biodiversité (OFB) : "Ce qu'ils ont fait, c'est vraiment de la casse. Ils ont saccagé les bureaux, enfoncé une porte, piétiné des dossiers, apporté des déchets et intimidé le chef de l’OFB avec des insultes et menaces."
Un bilan financier
"Une enquête est en cours", assure de son côté Morgan Pochoday, le chef de service départemental à l'OFB. Elle permettra de dresser le bilan financier des dégradations commises. "Il faut faire du nettoyage, une porte a été dégradée, et des objets dérobés, rappelle-t-il. On a conscience de leurs difficultés. Et ajoute : Dans les propos tenus, on peut parler de violence verbale."
On veut juste discuter.
Florian TournadePrésident Coordination rurale 23
"Hier, on a démarré une manifestation. Comme on l'a dit, c'est le début de la révolte paysanne, explique Florian Tournade, le président Coordination rurale 23. Nous avons fait une première halte à la préfecture, où nous avons été bien reçus par la préfète. Puis, nous sommes allés à la MSA, mais le portail était fermé, rapporte l'agriculteur. Alors, ensuite, on est allé devant l’OFB parce qu'on voulait discuter. Mais ici aussi, il n'y avait personne pour nous répondre. Certains agriculteurs ont donc déposé des déchets agricoles et la porte à céder. C’est tout."
Plusieurs dépôts de plaintes
Au total, trois dépôts de plainte ont été réalisés à la suite des actions menées à l'OFB. Une plainte a aussi été déposée concernant les faits à la MSA. Ce jeudi, la Coordination rurale de creuse pourrait rejoindre les actions en Corrèze.