Mountain Riders lance l'opération "Montagne zéro déchet" ce printemps. Désormais, l'association savoyarde ne se contente plus d'organiser des ramassages de déchets en station, elle veut agir à la source du problème.
L'association est bien connue des amoureux de la montagne et de la nature. Mountain Riders organise depuis 20 ans des opérations de ramassage de déchets en station après la fonte des neiges. Mais pour lutter plus efficacement contre cette pollution et prendre le problème à la source, elle étudie désormais la nature de ces déchets. L'opération, lancée ce printemps, est baptisée Montagne zéro déchet.
Le succès des ramassages de déchets
Avec Mountain Riders, ce sont chaque année plus de 5000 volontaires qui se mobilisent pour ramasser plusieurs tonnes de déchets dans des dizaines de stations partout en France. Plastics, mégots, canettes, bâton de ski... En 2019, 25 tonnes de déchets ont ainsi été ramassés entre mi-avril et mi-octobre au cours de 65 opérations.
Ces opérations de nettoyage en montagne connaissent chaque année un plus grand succès. "Ca devient une attraction intégrée à l'offre touristique des stations, confirme Yann Lamaison de Mountain Riders. Mais "communiquer chaque année sur la masse de déchets ramassés, ça donnait l'impression d'un concours, plus on en a, mieux c'est, or c'est le contraire que l'on veut."
L'association prend donc un nouveau virage cette saison en lançant l'opération Montagne zéro déchet. "Ca fait 20 ans qu'on ramasse les déchets, aujourd'hui on veut à la fois les réduire et les comprendre" explique Yann. L'idée est donc de prendre le problème à la source. Connaître la nature et l'origine des déchets permettra de mettre en place des mesures efficaces pour limiter la pollution.
Une montagne de masques ?
Avec la crise sanitaire, la campagne de ramassage des déchets promet d'être particulière cette année. "La grande thématique, ça va être le masque", confirme Yann Lamaison. L'association incite les organisateurs de ramassage à ne pas concentrer leurs recherches sur les terrains habituels (le long des remontées mécaniques par exemple), mais d'aller voir ailleurs, sur les sentiers, les itinéraires de randonnée... Car cet hiver, crise sanitaire oblige, les pratiques en montagne ont évolué. Pas de ski de piste mais des randonnées, des ballades, de la luge, des sorties en chien de traineau, du ski nordique. Il y a eu également une nouvelle clientèle qui venait prendre l'air en famille. "Comment ont-ils géré la pratique des déchets ?" s'interroge Yann.
Cette nouvelle saison de ramassage des déchets en montagne promet d'être riche en enseignements. Elle devrait permettre notamment de déterminer l'impact de la fermeture des domaines skiables sur la dégradation des milieux de montagne.