Stop aux poneys sur le marché de Noël de Chambéry. Durant tout le mois de décembre, des animations sont proposées pour approcher ces équidés. Une situation dénoncée par l'association Animal Justice Savoie (AJAS). Les prestataires assurent de leur côté que tout est fait pour respecter le bien-être animal et regrettent l'attitude des militants.
C’est l’une des attractions pour ces fêtes de fin d’année. En calèche, ou en exposition, les poneys déambulent sur le marché de Noël de Chambéry, du 2 au 31 décembre. Si certains en profitent, d’autres s'insurgent. "Ce n’est pas un environnement pour eux", explique Pauline di Nicolantonio, présidente de l’Association Animal Justice Savoie (AJAS).
Avec son collectif, créé en 2014, elle dénonce des conditions "insupportables pour les chevaux. En calèche, ces animaux tournent sur le même parcours pendant cinq heures. Ils sont en contact avec la foule constamment, sans aucun moment de répit", précise la militante. "Ils n’ont même pas de foin à volonté, et sont en plus à côté de stands avec beaucoup de bruit. Ces bêtes ne se reposent pas".
Une pétition a été lancée par AJAS. Plus de 7000 signatures ont été reçues jusque-là. Les militants interpellent notamment les visiteurs, avec des journées de tractage dans le centre-ville.
Le bien-être animal respecté pour les propriétaires
Deux prestataires ont été engagés par la mairie pour ces animations. Parmi eux : GP prestations, basé à La Fléclaz près d'Aix-les-Bains, pour les promenades en calèche. Jean-Pierre Grangeat, le propriétaire, participe à l’événement depuis une vingtaine d’années. Lui affirme que "tous ses chevaux sont en bonne santé, je m’en occupe toute l’année. Au marché, ils ont de l’eau à volonté, ils ont un abri, on leur met une couverture sur le dos dès qu’il pleut. Ça se verrait s’ils étaient en mauvaise santé".
Dans une lettre adressée aux opposants, le 24 novembre dernier, la mairie précise que les propriétaires doivent remplir plusieurs conditions pour participer au marché. Un certificat d'évaluation du bien-être des équidés doit être notamment établi par un vétérinaire. Ce document évalue 12 critères concernant l'alimentation, l'hébergement, la santé et le comportement.
"Je l'ai fait, et tout était aux normes. Il y a un suivi des poneys, et il ne faut pas croire qu'on les maltraite. Ils sont ravis de rencontrer du monde, petits et grands, sur le marché de Chambéry", ajoute Jean-Pierre Grangeat. "Ce sont très peu d'opposants, il ne faut pas en faire trop".
La municipalité de Chambéry reste attachée au bien-être animal. Nous déployons de nombreuses actions pour favoriser l'intégration des animaux dans notre ville.
Raphaële Mouric, adjointe au maire de Chambéry chargée du développement de l'économie locale et de l'attractivité
"C'est insultant, ces militants racontent n'importe quoi", dit quant à elle Marie Denis, responsable du centre équestre à La Motte-Servolex (Savoie). "Je les invite à venir dans mon centre, à s'informer réellement, à voir vraiment le bon état de mes chevaux. Je propose de l'initiation au public, il n'y a rien de grave là-dedans, au contraire. Leur tract est mensonger de bout en bout, j'invite tout le monde à venir nous voir et à constater par eux-mêmes".
Raphaël Mouric, adjointe au maire, affirme que la mairie veille à la conformité des animations. Les organisateurs ont des horaires limités à l'après-midi, avec seulement deux jours par semaine.
L'élue assure que "la municipalité de Chambéry reste attachée au bien-être animal. Nous déployons de nombreuses actions pour favoriser l'intégration des animaux dans notre ville". Elle précise qu’une délégation à la protection des animaux a été créée en 2020, "pour favoriser la prise en compte et l’intégration des animaux dans notre ville". Pas suffisant pour AJAS qui demande au maire, Thierry Repentin, d'annuler ces animations l'an prochain.