Il y a deux ans, cet ancien cadre d'un grand groupe de pâtes alimentaires a repris en main la manufacture familiale de La Ravoire. Depuis six générations, l'usine de vermicelles savoyarde produit tagliatelles, crozets, arcadiennes et bien d'autres à quelques kilomètres de Chambéry.
Nicolas Chiron est maître pastier. Voilà maintenant deux ans qu'il a repris l'usine familiale de production de pâtes, vieille de six générations et située à La Ravoire, à côté de Chambéry. Tagliatelles, crozets ou taillerins. Chaque semaine, il produit une tonne de pâtes artisanales, soit cinquante fois moins qu'un fabricant industriel. Une production plus réduite, qui garantit un savoir-faire authentique depuis six générations. “Quand on veut respecter le produit, il faut retrouver ces gestes et ce matériel. Nos machines travaillent doucement", explique Nicolas Chiron, devant son laminoir vieux de 30 ans.
"Je retrouve le contact avec le produit”
Avant de rejoindre La Ravoire, le maître pastier a travaillé pendant huit ans à la direction industrielle d'un grand groupe de pâtes alimentaires. C'est l'amour du produit qui l'a conduit à faire renaître la vermicellerie familiale. "Je retrouve l'âme de mon métier, je reprends la suite de cette histoire, après avoir passé un peu de temps dans l’industrie. Vous voyez j’ai remis le bleu, sourit le chef d'entreprise en désignant son tablier. Et je le fais avec plaisir, je retrouve le contact avec le produit.”
Même constat pour Claudine Debar, agent de production de l'usine de vermicellerie Chiron et fils, qui travaille aux côtés de Nicolas Chiron quotidiennement. “Il a une petite lumière qui pétille dans les yeux, on voit sa passion, c’est quelque chose d’extraordinaire. C’est ce qui nous pousse tous les jours à essayer, recommencer et utiliser des produits naturels.”
Un artisan doublement récompensé
Ultime consécration pour ce passionné de pâtes : l'obtention du titre très prisé de maître artisan pastier. Et preuve qu’artisanat ne rime pas toujours avec conservatisme : Nicolas Chiron vient de mettre au point une pâte spécialement conçue pour la fondue. “Je ne dis pas que je vais complètement remplacer le pain dans la fondue, mais je propose une alternative avec un produit un peu plus digeste et beaucoup plus léger, raconte l'artisan. Et puis qui n’aime pas les pâtes avec le fromage.”
Pour son invention, Nicolas Chiron vient tout juste de remporter un prix… Celui de la meilleure innovation artisanale de la région Auvergne-Rhône-Alpes.