Un collectif féministe revendique ce mercredi les dix tags sexistes découverts à l'université Savoie Mont-Blanc. Les activistes expliquent vouloir dénoncer le "cyberharcèlement" sur les réseaux sociaux en exposant des messages injurieux qu'elles ont reçus.
Des tags injurieux pour "visibiliser" la haine en ligne. Un collectif féministe revendique, mercredi 16 novembre, les dix inscriptions sexistes et pro-viol découvertes lundi sur le campus de l'université Savoie Mont-Blanc à Jacob-Bellecombette, près de Chambéry.
"Ces tags sont de réels messages que nous avons reçus" sur les réseaux sociaux, expliquent les membres du collectif "Brochette de putes" dans un communiqué transmis à France 3 Alpes. Celles-ci, souhaitant garder l'anonymat, n'ont pas souhaité répondre à nos questions. Elles expliquent vouloir dénoncer, au travers de cette action, "le sexisme ordinaire et banalisé, le cyberharcèlement et la culture du viol omniprésente", notamment sur les réseaux sociaux.
"Quand je t'aurai bz tu pourra mm pas dire que t'étais pas consentante (sic)", "fais pas la meuf étoné tu cherche dla bite (sic)", pouvait-on lire sur ces inscriptions, qui ont depuis été effacées. Le collectif féministe déplore que ces tags, inscrits en lettres rouges sur les murs de la faculté, fassent "plus réagir que l'ensemble des commentaires sexistes, haineux, violents et gratuits distillés quotidiennement sur les réseaux sociaux".
Colère et détresse
"Nous sommes en colère" après le meurtre de Lola, "l'accélération des féminicides", les violences faites aux femmes, répètent-elles dans ce communiqué. "Nous avons décidé d'agir donc, contre le manque de sanction, de considération et de réaction. Afficher ces commentaires, c'est afficher nos colères mais aussi nos détresses".
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Le collectif féministe appelle les victimes de commentaires haineux en ligne à les partager pour lutter contre la "banalisation" et l'"invisibilisation" de cette forme de violence. "Si ces insultes misogynes, violentes et sexistes vous choquent sur un mur, imaginez qu'aujourd'hui, chaque fille, chaque femme, à n'importe quel âge, pour n'importe quelles raisons, les reçoit", dénonce-t-il.
Sur son compte Instagram, "Brochette de putes" publie des témoignages de femmes victimes de cyberharcèlement, des messages dégradants, insultants reçus par certaines. Ces commentaires "représentent une énorme partie de notre quotidien mais une très infime prise en compte par la justice et par la société", disent les activistes, soulignant "l'urgence absolue à changer nos conceptions".
Le président de l'université Savoie Mont-Blanc, Philippe Galez, a annoncé mardi qu'une plainte allait être déposée après la découverte des tags sur le campus. Ces inscriptions ont provoqué un vif émoi parmi les étudiants, nombre d'entre eux pensant qu'il s'agissait d'un acte gratuit. Une enquête de police va être ouverte afin d'identifier les auteurs de ces dégradations.