Chasse à la marmotte : la justice ne suspend pas la pratique, réactions contrastées en Savoie

Le tribunal administratif de Grenoble a jugé, ce mardi 24 octobre, qu'il n'y avait pas urgence à suspendre la chasse à la marmotte en Savoie, contrairement à ce que demandaient six associations environnementales. La fédération de chasse se dit "contente". Les associations, elles, vont contester cette pratique lors d'une future audience sur le fond.

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La chasse à la marmotte en Savoie, contestée par de nombreuses associations environnementales, n'a pas été suspendue par le tribunal administratif de Grenoble ce mardi 24 octobre. Dans l'attente d'un jugement sur le fond, la pratique de cette chasse, mais aussi celles des lièvres variables et lièvres bruns, reste autorisée dans le département savoyard.

Dans sa décision, le tribunal a jugé, sur la base du dernier comptage d'animaux effectué, qu'il n'y avait pas nécessité à suspendre en urgence cette chasse. Six associations environnementales (AJA Savoie, ASPAS, Animal Cross, AVES, FNE Savoie et One Voice) avaient déposé un recours.

"Entorses" et "tuyaux"

Pauline di Nicolantonio, présidente de l'AJA Savoie, regrette cette décision : "Bien sûr, nous ne sommes pas satisfaits. Mais le mal était déjà fait pour cette année, alors que la saison de la chasse à la marmotte touche bientôt à sa fin. Les animaux vont rentrer en hibernation."

"Les marmottes et les lièvres variables sont particulièrement menacés par le réchauffement climatique, le tourisme et l’urbanisation croissante des espaces naturels. Tous les scientifiques s’accordent à dire que les populations de marmottes sont en déclin constant depuis les années 1990", poursuit-elle. Selon elle, le chiffre de 160 000 individus évoqué lors des débats n'est "pas révélateur de la situation".

Les échanges lors de l'audience se sont notamment portés sur "des entorses d'agriculteurs" qui se seraient pris les pieds dans des terriers. Ou encore "les dégâts causés par les marmottes puisqu'elles auraient rongé des tuyaux d'arrosage". "Voir que l'on peut avancer ce genre d'arguments alors qu'on parle de la survie d'une espèce emblématique des Alpes m'a paru complètement hors-sol", raconte Pauline di Nicolantonio.

Lors de l'audience sur le fond, l'AJA Savoie espère contester cette estimation de la population des marmottes et apporter des "preuves scientifiques".

"Une belle chasse"

Régis Clappier, président de la Fédération de la chasse de Savoie, se dit "content que le juge des référés ait pris en compte le suivi des différentes espèces proposé par la Fédération de la chasse". "Nous n'irions jamais chasser des espèces en danger. La marmotte n'est pas en voie d'extinction", poursuit-il.

Selon lui, cette chasse permet également de venir en aide aux agriculteurs : "J'entends que c'est un symbole des montagnes, mais la réalité, c'est que la marmotte ne met pas le chocolat dans le papier d''alu'. Elle cause des dommages au sein du monde rural."

C'est une belle chasse parce que c'est un animal qui déjoue l'homme. Il faut l'approcher, il faut réussir à l'attirer. Et puis, quand vous tuez une marmotte, vous la partagez avec des copains au fond du chalet. C'est une viande et quand vous la mangez avec une part de polenta, c'est merveilleux.

Régis Clappier, président de la Fédération de la chasse de Savoie

France 3 Alpes

L'association AJA Savoie a lancé une pétition en ligne, qui regroupe plus de 80 000 signatures. Celle-ci est adressée au gouvernement et est destinée à faire interdire la chasse à la marmotte sur l'ensemble du territoire.

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