Le parquet d'Albertville a annoncé, ce lundi 14 décembre, l'ouverture d'une information judiciaire pour "homicide involontaire et blessures involontaires contre X" après le crash de l'hélicoptère qui a coûté la vie, le 8 décembre dernier, à 5 secouristes.
Les raisons de l'accident à ce jour restent encore inconnues. L'information judiciaire a été confiée à un juge d'instruction d'Albertville et les "investigations auront pour objectif de préciser les circonstances de l'accident et d'en déterminer les causes", écrit la procureure Anne Gaches dans un communiqué.
Le seul survivant, un pilote instructeur de 50 ans, qui avait été transporté en urgence vitale au CHU de Grenoble a été opéré jeudi et ses jours ne sont plus en danger, selon Mme Gaches.
"Une première audition a été réalisée établissant que plusieurs rotations avaient été effectuées au cours de la journée avec le même appareil par des équipes différentes, procédant à divers exercices et entraînements", a précisé la magistrate.
Le mardi 8 décembre, vers 18h30, un hélicoptère du Service aérien français (SAF) de Tournon, près d'Albertville, s'est écrasé dans une zone boisée à 1.800 mètres d'altitude sur la commune de Bonvillard, non loin de là.
"Plus d'une trentaine d'auditions ont été réalisées, dont plusieurs portant sur l'organisation et la préparation du vol auprès des personnels du SAF" et "de nombreux documents ont été saisis (...) ainsi que les différentes pièces de l'appareil en vue de leur expertise par les services spécialisés de la gendarmerie du transport aérien", a précisé Mme Gaches.
Les corps des cinq décédés ont été depuis rendus aux familles. Un hommage national leur sera rendu ce mardi 15 décembre à la préfecture de Savoie à Chambéry.
Il s'agit de deux secouristes de la CRS Alpes (le commandant du détachement d'Albertville, âgé de 48 ans, et un brigadier âgé de 49 ans) et de trois membres du SAF (un pilote, un treuilliste instructeur et treuilliste âgés de 46, 40 et 49 ans).
Les enquêteurs du Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA) sont rentrés vendredi avec un certain nombre de pièces comme les instruments de vols, a indiqué lundi un porte-parole du BEA à l'AFP. "Il n'y a aucun élément pour l'instant" sur les raisons de l'accident, selon la même source.
"Les raisons de l'accident encore inconnues"
D'une manière générale, en l'absence d'enregistreurs de vol, comme sur ce type d'hélicoptère, les enquêteurs croisent toutes les informations disponibles comme les témoignages, les conversations avec le contrôle aérien, des conversations téléphoniques, les informations retirées de l'appareil lui-même au niveau des instruments de vols, sur l'altitude, la vitesse, des coordonnées GPS à partir de tablettes ou de téléphones allumés à bord au moment de l'accident, les informations des radars qui font le contrôle aérien ou encore les informations de maintenance de l'appareil.
Aucune décision n'a été prise pour l'instant concernant l'hélitreuillage de la carcasse. "On étudie la faisabilité technique de l'opération (...) et il faut travailler avec le constructeur pour savoir" comment la remonter avant de l'acheminer ensuite par la route jusqu'au Bourget (Seine-Saint-Denis), a-t-on précisé au BEA.