Chaque jour, les secours en montagne s'exposent à des risques lors de leurs interventions. La mort de cinq personnes lors d'un crash d'hélicoptère en Savoie ce mardi vient rappeler les dangers auxquels ils s'exposent pour leur propre vie.
C'est à chaque fois une mission engagée où les secouristes mettent leur vie en jeu. Un secours en hélicoptère se fait souvent par des conditions météorologiques difficiles. En montagne, la visibilité peut très vite être mauvaise et les vents forts, turbulents.
Le crash d'un hélicoptère survenu mardi 8 décembre en Savoie, faisant cinq morts et un blessé grave, vient rappeler les risques pris par les secouristes à chaque intervention. Trois personnels du Service aérien français (SAF) et deux secouristes de la CRS Alpes ont péri lors d'une mission d'entraînement de secours en montagne. Le pilote de l'appareil, grièvement blessé, a été hospitalisé au CHU de Grenoble.
Le dernier accident mortel d'un secouriste en montagne remonte à l'automne 2019. Le brigadier-chef Nicolas Revello, 46 ans, membre du groupement de la CRS Alpes de l'Isère, a fait une chute mortelle lors du treuillage d'un alpiniste en difficulté sur l'arête sommitale de la barre des Ecrins. "Ca nous a bien rappelés que (la montagne) reste un milieu dangereux", témoignait Jean-Baptiste Bois, brigadier chef de poste à la CRS Alpes de l'Isère.
Connaître le milieu, s'adapter aux conditions météo, au type de secours... Une multitude de questions se pose lors du déclenchement de chaque secours. Se rendre sur les lieux par la voie des airs présente toujours un risque pour les secouristes. "Toutes nos interventions sont risquées. L'hélicoptère, c'est une machine qui tombe. Et la moindre intervention qu'on fait en hélicoptère, c'est déjà des risques. On fait toujours la balance bénéfices-risque", expliquait Jean-Baptiste Bois.
Formation permanente
Les pilotes qualifiés pour la montagne sont triés sur le volet. Une formation spécifique leur est délivrée, notamment à Briançon (Hautes-Alpes). Ils multiplient les heures de vol avec leurs instructeurs. "Il y a très peu de cours théoriques. On est souvent en vol parce que les conditions changent instantanément et on adapte l'attitude en fonction de ça. C'est toujours un compromis", nous résumait le responsable de cette formation.
A chaque intervention, l'équipage complet - pilote, mécanicien et treuilliste - prend les décisions de manière rapide mais collégiale. "Chaque secours est différent en fonction de la zone, de l'aérologie, du contexte, si c'est avec une civière ou un secouriste. On s'explique tous ce qu'on va faire avant de le faire", ajoutait un gendarme et stagiaire pilote, en formation à Briançon en octobre.
Trente semaines de stage sur les quatre saisons sont nécessaires à l'obtention de la qualification montagne, mais la formation est permanente pour ces spécialistes des interventions périlleuses. Des hommes et des femmes passionnés par leur mission de secouriste, des valeurs qu'ils paient parfois au prix de leur vie.