Le mouvement social à FerroPem se poursuit, ce lundi 12 octobre, sur trois sites en Savoie et Isère. Les employés de l'entreprise spécialisée dans les produits de fonderie ont tenu une assemblée générale. Ils craignent que le plan de restructuration entraîne des suppressions de postes.
L'inquiétude grandit pour les employés de FerroPem, en Savoie et en Isère. Sur le site de La Léchère, ce lundi 12 octobre, les employés étaient toujours mobilisés. Une assemblée générale a été tenue par les syndicats : la première depuis le début du mouvement social, jeudi 8 octobre dernier. Tous craignent des suppressions de postes après une annonce de restructuration annoncée la semaine dernière par la direction.
"Nous nous sentons abandonnés. Cette assemblée générale a pour but d'informer tous les salariés de la situation. La direction ne le fait pas, elle nous a lâché", regrette le délégué CGT.
Présent aux côtés de 250 salariés du site de Château-Feuillet, situé à La Léchère (Savoie), le syndicaliste explique que le mal est plus profond que la simple crise liée à la Covid-19 : "Le coronavirus n'est pas la seule cause de notre situation. Nous étions déjà en difficulté avant. La gestion de l'entreprise y est pour quelque chose. Nous nous sommes réorientés dans les produits de fonderie, qui est un marché en déclin. On demande un retour sur des produits de silicium."
L'activité est réduite à un four sur quatre depuis un an. Depuis le mois d'octobre dernier, nous sommes en activité partielle très marquée.
Près de 500 emplois menacés ?
Montrichier et Château-Feuillet en Savoie, et Les Claveaux en Isère. Ces trois usines regroupent près de 500 employés. Et, d'après les partenaires sociaux, ce seraient elles qui seraient touchées par un plan de restructuration. Des dispositifs de chômage partiel sont déjà opérés sur les trois sites.
Les détails du plan de restructuration restent encore inconnus. Les discussions devraient être entamées au mois de novembre. La direction espagnole de FerroGlobe avait annoncé, en fin de semaine dernière, qu' "une réflexion stratégique [était] à l'étude" .
Une "réflexion" qui laisse perplexe le délégué CGT : "Nous restons dans le flou. L'Etat a mis en place des dispositifs sur l'activité partielle longue durée. Mais pour l'instant, la direction ne veut pas y avoir recours de peur de s'engager sur des maintiens d'emplois."
La situation s'est dégradée
Il y a quelques années, l'usine de Château-Feuillet dégageait 10 à 15 millions d'euros de marge par an, selon le délégué syndical : "Depuis la restructuration opérée il y a deux ans, il est vrai que nous sommes en déficit."
Entre 2018 et fin 2019, le groupe a accusé une baisse de la demande de 25 % et une chute des cours de 30 %, ce qui a fragilisé sa position financière et le paiement de ses fournisseurs.
La situation inquiète donc depuis plus de deux ans. Avec cette première assemblée générale, les employés espèrent trouver le soutien des élus locaux, des sous-traitants de l'entreprise et des habitants de la région avant le début des négociations.