Face aux difficultés financières rencontrées par la filiale française de Ferroglobe, basée à Chambéry, Bercy a appelé le groupe à ses responsabilités ce mardi.
Ferroglobe s'est fait rappeler à l'ordre par Bercy. La secrétaire d'Etat à l'Économie, Agnès Pannier-Runacher, a demandé au groupe américano-espagnol de prendre "ses responsabilités" et "soutenir sa filiale" française FerroPem, en difficulté financière .
"Je vais être très nette", a-t-elle prévenu mardi 17 décembre à l'Assemblée nationale, répondant au député LR de Savoie Vincent Rolland, qui s'inquiétait de la situation de l'entreprise, basée à Chambéry et comptant 6 sites en France. "C'est un groupe espagnol, c'est sa responsabilité de soutenir sa filiale (FerroPem) et ses différents sites, a poursuivi Mme Pannier-Runacher. Ferroglobe le doit aux 1 000 salariés français qui ont le droit d'envisager de manière sereine leur avenir".
.@VRolland73 (LR) alerte le Gvt sur les difficultés de l'entreprise FERROPEM, fabricant de silicium, dont la situation est "critique". Il demande au Gvt quels dispositifs il compte mettre en oeuvre pour sauver l'entreprise. #DirectAN #QAG pic.twitter.com/olkAmTw8fN
— Assemblée nationale (@AssembleeNat) December 17, 2019
Situation critique
L'Etat a apporté son soutien à l'entreprise en finançant des mesures de chômage partiel sur différents sites, a-t-elle souligné. FerroPem, producteur de silicium, a accusé une baisse de la demande de 25% et une chute des cours de 30% depuis le début 2018, ce qui a fragilisé sa position financière et le paiement de ses fournisseurs, a rappelé la secrétaire d'Etat.
"Si la baisse des cours du silicium et du ferro-silicium a contribué à dégrader la situation financière de l'entreprise, le système de « cash pulling » consistant à faire remonter chaque euro gagné jusqu'à la maison mère a accentué la dette fournisseur", a affirmé pour sa part le député Vincent Rolland.
Ferroglobe résulte de la fusion, en 2016, de l'espagnol Grupo FerroAtlántica avec l'américain Globe Speciality Metals. FerroPem, filiale de FerroAtlántica, est notamment issu de l'ancien Pechiney Electrométallurgie. Ferroglobe a réalisé un chiffre d'affaires de 2,3 milliards de dollars en 2018.